Passer la soirée à lire Leçons de solfège et de piano, de Pascal Quignard.
« Pour ce qui me concerne une théière et un lit ont suffi à mes jours. J’y ajoutai des milliers de livres que j’empruntais dans les bibliothèques religieuses, nationales, universitaires, municipales.
Un crayon, des dos d’enveloppes. C’est ainsi que le courrier qu’on reçoit peut être réexpédié à Dieu. C’est sans doute cela, la sublimation : détourner des morceaux de papier et des dos de carton de la poubelle collective qui fait d’ordinaire leur fin ».
« Il est des choses qui blessent l’âme quand la mémoire les fait ressurgir. Chaque fois qu’on y repense, c’est la gorge serrée. Quand on les dit, c’est pire encore, car elles engendrent peu à peu, si on cherche à les faire partager par ceux qui les écoutent, qui lèvent leur visage, qui tendent leur visage, qui attendent ce qu’on va dire, une peine ou, du moins, un embarras qui les redoublent. Elles font un peu trembler les lèvres. La voix se casse. J’arrête de parler. Mais alors je commence d’écrire. Car on peut écrire ce qu’on n’est plus du tout en état de dire. On peut écrire même quand on pleure. Ce qu’on ne peut pas faire en écrivant, quand on est en train d’écrire, c’est chanter ».
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9 août 2013. Passer la soirée avec Pascal Quignard.
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1er novembre 2012. Au café le matin.
De bon matin, descendre s’installer en terrasse, au café Le Sport, pour lire le Magazine Littéraire. Se plonger dans une belle interview de Pascal Quignard et relever cette phrase : Il n’est pas possible que quelque chose puisse m’empêcher d’écrire ».