De tout temps à jamais, on a lu de la poésie. Cette habitude a peut-être pris naissance à l’école primaire : le souvenir d’une institutrice qui lisait chaque matin un poème à la classe et qui le faisait écrire sur le cahier du jour est encore vivace.
Aujourd'hui, envie de partager un poème d’Andrée Chedid, Au revers, parce qu’on y lit la vie. Dans l’exemplaire qu’on possède, cela fait longtemps qu’on a souligné ces quelques vers : « au tréfonds de l’obscur/s'échaffaudait/l'opiniâtre printemps. » Soyons opiniâtres.
Au revers
Tandis que les graines s’enfièvrent
Aux creux des sols
Tandis que les sèves s’émeuvent
Au cœur des arbres
L’orage racla nos murs
Fureurs sévices se déchaînèrent
On parla haines
On outragea
On versa sang
Mais une fois de plus
Au revers de l’atroce
Au tréfonds de l’obscur
S’échafaudait
L’opiniâtre printemps.
Andrée Chédid. Rythmes, Poésie/Gallimard, 2018, p. 90.
andrée chedid
-
Un poème pour la journée. Au revers, d'Andrée Chedid
-
Livres du matin / du sac à main / du soir.
Le matin, Le bonheur, sa dent douce à la mort de Barbara Cassin, une autobiographie philosophique. Le titre est un vers de Rimbaud…
Dans le sac à main, Rythmes d’Andrée Chédid qu’on ne cessera jamais de lire.
Le soir, Le monogramme de perles de Josephine Tey, so british et une merveille qu’il a fallu sortir du magasin de la médiathèque, Journal champêtre d’Edith Holden, fac-similé d’un cahier écrit à la main et orné de dessins de fleurs, d’oiseaux, de papillons.