Agapanthes : Sur le chemin du retour du marché, récolter çà et là quelques graines d’agapanthes sur des fleurs en train de faner, en prenant soin d’avoir autant de blanches que de bleues. Au retour, les laisser bien à plat sur un torchon pour qu’elles sèchent. On les offrira à ceux qui en veulent et on en plantera une ou deux dans un pot pour voir, au printemps prochain.
Andrée Chedid : Avant de dormir, rien de tel que de lire un peu de poésie. Ainsi, Andrée Chédid (1) :
Mon autre
Mon semblable
En cette chair
Qui nous compose
En ce cœur qui se démène
En ce sang
Qui cavalcade
En ce complot
Du temps
En cette mort
Qui nous guette
En cette fraternité
De nos fugaces vies
Mon semblable
Mon autre
Là où tu es
Je suis
(1) Andrée Chédid : « L’Autre », Rythmes, NRF Poésie/Gallimard, Préface de Jean-Paul Siméon, 2018, page 105. Poème dédié à Richard Rognet.
andrée chedid
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Graines d’agapanthes blanches et bleues, Andrée Chedid
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Un poème pour la journée. Au revers, d'Andrée Chedid
De tout temps à jamais, on a lu de la poésie. Cette habitude a peut-être pris naissance à l’école primaire : le souvenir d’une institutrice qui lisait chaque matin un poème à la classe et qui le faisait écrire sur le cahier du jour est encore vivace.
Aujourd'hui, envie de partager un poème d’Andrée Chedid, Au revers, parce qu’on y lit la vie. Dans l’exemplaire qu’on possède, cela fait longtemps qu’on a souligné ces quelques vers : « au tréfonds de l’obscur/s'échaffaudait/l'opiniâtre printemps. » Soyons opiniâtres.
Au revers
Tandis que les graines s’enfièvrent
Aux creux des sols
Tandis que les sèves s’émeuvent
Au cœur des arbres
L’orage racla nos murs
Fureurs sévices se déchaînèrent
On parla haines
On outragea
On versa sang
Mais une fois de plus
Au revers de l’atroce
Au tréfonds de l’obscur
S’échafaudait
L’opiniâtre printemps.
Andrée Chédid. Rythmes, Poésie/Gallimard, 2018, p. 90.