Dans un coin de la cour, un buisson de belles-de-nuit jaunes et rouges se déploie et, chaque soir, diffuse un doux parfum. Personne ne s’en occupe ni de l’arrose, et personne non plus n’a le souvenir d’avoir jamais planté une seule graine.
Le buisson n’en a que faire : il fait ce qu’il a à faire : pousser, fleurir, embaumer.
On finira par l’enlever car à un moment le portail ne pourra plus s’ouvrir…
Nul doute que les fleurs seront tristes de ne plus être là, comme nous-mêmes nous le serons de ne plus les voir.
Mais dès que cela sera possible, c’est-à-dire quand on ne s’en occupera pas et que ce sera le printemps, tout repoussera car, au fin fond des choses de la vie, ce sont les fleurs qui décident pour elles-mêmes.
On devrait en prendre de la graine.
en prendre de la graine
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En prendre de la graine.