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jouer

  • Jouer

    De bon matin, partir ramasser des bois flottés. Sur la plage, le vent souffle. En regardant du côté du Mai, on ne voit que nuages gris foncé : la tempête se prépare. On sort les sacs. On commence la récolte. On va et vient entre le sable sec et la grève en escaladant des buttes d’algues qui sentent bon l’iode. On a le nez vers le sol. « On le prend, celui-là ? », « Et celui-là ? » « Oh, regarde, il est beau, lui ! » « Et celui-là ! On dirait une fronde ! » « Eh ! Là ! Là ! regarde, il est tout blanc ! » De petits pas en petits pas, on longe la plage. Quand les mouettes sont tout près, on leur court après pour qu’elles s’envolent. On rit. On s’approche aussi de l’eau, pas trop mais assez tout de même pour tenter/risquer de mouiller les chaussures. Alors on crie. On recule en riant. On avance de nouveau. Le grain se rapproche et le vent se prend pour le marchand de sable. Tout à coup, on trouve un grand bois flotté, bien droit : c’est évident, on y attache un des sacs vides et voilà un drapeau. Il claque dans le vent. On court. On court mais peut-on jamais rattraper le vent ? Quand on a les joues rouges, on est près de la pinède. Les pommes de pins sont aussi à saisir. « Oh ! celle-là, mais regarde comme elle est belle ! On pourra la peindre ? » « Oh ! Eh ! Viens voir, vite, vite, viens voir, là, il y en a trois encore attachées à leur branche ! On les prend ? » Les sacs sont pleins. Les poches sont pleines. Un chapeau déborde de cailloux. Un ressac gigantesque amène une pluie drue et salée. On se réfugie dans le café d’à côté dont l’auvent donne sur la plage. A l’abri, on boit qui un café, qui un thé, qui un chocolat et on étale sur la table les trésors. « On a bien joué, hein ? »

  • Les feuilles.

    Sur le chemin, les feuilles sont en abondance. On en ramasse une, puis une autre, puis, un peu plus loin, comme on en voit une autre très belle, on avance encore. On finit par avoir un bouquet de feuilles de platanes. Surgit alors le souvenir de l’antan, quand on marchait aussi, en automne, dans les rues du quartier et qu’on ramenait à la maison de ces mêmes bouquets de feuilles qu’elle mettait dans des bocaux sur la table ou le buffet de la cuisine. Ou bien le souvenir du petit bois aux sentiers étroits : on traînait les pieds dans le tapis de feuilles, jusqu’à en avoir les chevilles recouvertes.
    On ne peut résister à poursuivre ce jeu dans les feuilles.