Provisions de bouche : huile d’olive de Ligurie, prosecco, pâtes.
Provisions style garde-robe : un joli chemisier bleu à petits pois roses trouvé sur le marché de Cernobbio.
Provisions immatérielles : une soirée cinéma en plein air, sur la place de Torno, avec tous les habitants, le clapotis de l’eau, les paysages, les parfums des marchés, la chambre avec vue, le bateau comme moyen de transport, tous les gens rencontrés.
torno
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Nouvelles provisions : Ramener des souvenirs.
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Nouvelles provisions : « et sans songer au devoir de voir ».
Comme il est bon, en voyage, de ne rien faire ! Voyager, ce n’est pas seulement visiter, visiter, visiter… Partir tôt le matin, rentrer tard le soir, avoir vu tout ce qu’il fallait voir, être allé là où il fallait aller… On l’a appris, cela, il y a longtemps quand, lors d’un premier voyage à Rome, on avait lu les Promenades dans Rome, de Stendhal. On se permet ici de l’imiter, car on sait qu’il ne nous en voudra pas : « Nous avons goûté le bonheur d’être sur les bords du lac de Côme en toute liberté, et sans songer au devoir de voir ».
Ainsi, on a ouvert les volets et on a regardé le lac. On a rendu visite aux familles canards juste en bas. On a discuté météo avec Marco mais on n’a pas pris de bateau. On est allé chercher quelques enveloppes à en-tête de l’hôtel. On a fait le tour de Torno. (C’était rapide.) On a salué la religieuse qui ouvre et ferme l’église. On a pris un café au Bar Italia. On a discuté avec la patronne en mélangeant le français, l’anglais et l’italien. On a parcouru les journaux. On a bu de l’aqua frizzante. On a mangé une pizza. On a bu encore un café. On a regardé le lac. On a fait la sieste. On a lu. On a regardé les bateaux passer. On a écrit. On est resté sur un banc, à l’ombre, mais toujours face au lac. Quand la soirée fut bien avancée et que les habitants du lieu semblaient avoir tous quitté leur maison pour se retrouver sur la place, et bien, on y est allé aussi.