Bien que la vie se soit déchaînée pendant plusieurs années et qu’on soit tombée à plusieurs reprises (deuils successifs, trahisons, attaques, abandons, déceptions, maladie, souffrance physique et morale, traitement au long cours dont on ne sait si on verra la fin un jour, …), on a gardé en soi cette force qui a permis d’arriver à réaliser un joli projet : avoir un toit.
En rentrant hier, les maçons lancent : « Le toit est fini ! »
Ils sont heureux. Ils aident à ce qu’on monte sur l’échafaudage pour qu’on puisse admirer aussi les tuiles orangées.
Et maintenant, on va s’occuper d’avoir l’autorisation pour faire ouvrir une fenêtre dans un mur qui n’en a pas.
-
-
Le premier cyclamen de l’automne sans elle.
La couleur violine a attiré le regard. Puis, en regardant plus attentivement, on remarque que les fleurs sont bordées de blanc. C’est le premier cyclamen de la saison qu’on voit chez la fleuriste. On le prend immédiatement, avec le réflexe de se dire qu’on le lui apportera car elle aime tant cette couleur là, si douce, qui lui rappelait sa propre mère. On lui dira : « Regarde le joli cyclamen que je t’ai trouvé ! ». Elle répondra : « Ah oui…. Merci beaucoup. C’est le premier cette année. Je vais le mettre à côté de ceux de l’an dernier. Ils commencent à repartir. » Car elle arrivait à faire repousser quasiment tous les cyclamens qu’elle avait eu en cadeau, d’une année sur l’autre.
On ne peut pas le lui apporter, celui-là. Mais elle a nous a transmis le goût d’avoir des plantes qu’on peut garder des années et des années ; de s’occuper de sa maison pour la rendre accueillante ; d’avoir des fleurs à la maison, tout le temps. Encore l’autre jour, quelqu’un disait : « Toutes ces fleurs, dans la chambre de ta mère, c’était si beau ». Il faut garder de ses parents ce qui est éternel. Et le transmettre aussi.