Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

SE SOUVENIR / L'antan - Page 2

  • Le temps qui passe


    Regarder le temps qui passe.
    Parfois, il passe vite, si vite qu’on se demande où il est passé et on aurait presqu’envie de se retourner pour l’apercevoir à nouveau mais on a beau scruter l’horizon, il a bien disparu. Il reste pourtant, fugace, effluve, tintement.
    A d’autres moments, il s’étire et on en profite alors car il est là, tout rond comme la joue d’un enfant, tout plein comme un saladier qui passe de mains en mains autour de la table, tout chaud comme un corps contre un corps.
    Le temps. Le temps de la vie.
    On l’apprend tous assez vite que le temps perdu ne se rattrape plus.
    Mais sait-on assez que ce ne sera jamais plus ?
    Voilà pourquoi, ce qui compte, c’est de toujours prendre la main de quelqu’un tant qu’il y a main.
    C’est le main-tenant.

  • Les vases.


    Depuis bien longtemps le désencombrement est à l’œuvre. Dans la maison, rares sont les objets dont il n’y aurait pas un usage plus ou moins régulier et même, en y réfléchissant au moment où j’écris ces mots, je me rends compte que tout ce qui est là me sert. Il n’y a plus rien que je garde pour garder, parce que je n’ose pas jeter ou donner, parce que ça peut toujours servir, parce que quand même – quand même quoi ?, je ne sais pas -, pas plus qu’un objet cassé qu’il faudrait penser à réparer ni un vêtement devenu trop petit mais qui pourrait être porté plus tard, on ne sait jamais.
    Me connaissant et sachant aussi comme j’aime les objets qui ont une histoire, la très vieille dame qu’il a fallu aider à vider le lieu où elle a vécu de longues années, m’a dit en souriant : « Vous qui aimez les jacinthes, vous pourriez prendre ce petit vase en souvenir de moi. J’aimais y mettre les oignons de jacinthes, chaque hiver. Il est très pratique. D’autant qu’on n’a jamais assez de jacinthes. ». Puis : « Et vous pourriez prendre ce grand vase-ci qui ressemble à celui que votre Maman utilisait pour les glaïeuls. Il me servait aussi pour ces fleurs. Cela vous en fera deux mais comme cela, elle et moi, nous continuerons à voisiner… Et puis, les glaïeuls, c’est comme toutes les fleurs, c’est tellement agréable d’en avoir un bouquet à la maison. »