Nous a commencé lentement son petit chemin de livre, en France, en Belgique, et même en Espagne, et Avec la vieille dame continue le sien aussi. C’est chouette.
En marchant dans les vignes, regarder les quelques feuilles qui restent après les grands coups de vent de ces derniers jours. Le froid les a racornies pour certaines mais elles s’accrochent. Ont-elles décidé de faire comme les feuilles marcescentes des chênes pubescents qui attendent les nouvelles-nées du printemps pour tomber afin de les accueillir et de leur souhaiter une belle vie ? Plus loin, les mimosas enflent de leurs prochains pompons.
Tricoter des chaussons de lit en écoutant le 5ème concerto de Beethoven.
MOISSONNER / Moisson - Page 109
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Nous, Avec la vieille dame, feuilles dans les vignes, mimosas, tricoter.
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Asse, prendre le temps de lire, prendre le temps de méditer, prendre le temps de relire, coupe-papier en ébène.
Passer une bonne partie de l’après-midi à lire Un été avec Geneviève Asse de Sylvia Baron Supervielle. Une lecture lente, qui se déguste. D’abord parce qu’il faut découper les pages du livre (mais depuis combien d’années n’avait-on pas fait cela ?). Ensuite parce que les propos de Geneviève Asse incitent à la méditation comme le fait son œuvre. Quelques mots comme « la lumière naît de la transparence », par exemple. Enfin parce qu’elle cite des peintres qu’elle aime ou des œuvres qu’elle aime ; alors on interrompt la lecture un moment pour feuilleter un livre sur Braque, un autre sur Seurat. Et puis on va regarder les reproductions de ses carnets devant lesquels on reste un bon moment. Et puis on l’imagine dans son jardin : « le carnet m’accompagne dans le jardin, alors que j’ai posé quelque part un porte-plume et l’encrier d’encre de Chine. » Et puis après avoir préparé une tasse de thé en gardant le livre coincé sous le bras, comme la lumière du jour baisse puisque c’est novembre, on s’installe près de la fenêtre pour relire, le coupe-papier en ébène servant de marque-page pour les autres moments de rêve. Quand enfin on pose le livre, on sait qu’on y reviendra et que toujours on s’en souviendra.