René-Guy Cadou : Quelques vers (1) piochés dans les Œuvres poétiques complètes de cet immense poète qu’on a emportées dès qu’on les a vues dans le rayon poésie de la Librairie Charlemagne :
Vous êtes là je le sais
Au plus clair de moi-même
Penchés sur mon remords et sur mes lendemains
Puisque vous revenez dans cette chambre noire
Ô mon père et ma mère
Partagez-vous mes mains
Dans la forêt : Dans la forêt, les feuilles jonchent les sentiers qui sont ainsi tout autant d’automne que les arbres. Les arbouses sont déjà bien rouges, d’un rouge amarante alors qu’au retour, on remarque que c’est un rouge plutôt brun que celui de la vigne vierge qui est le long de la clôture. Tiens ! On fera une liste des rouges qu’on rencontrera lors de la prochaine promenade.
(1) René Guy Cadou, Avant sommeil, in Bruits du Cœur, Poésie la vie entière, Œuvres poétiques complètes, Ed. Seghers, 2023, p. 73, Préface de Jean Rouaud.
MOISSONNER / Moisson - Page 21
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René-Guy Cadou, des rouges
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Lettres oubliées, exister.
Lettres : Ce qui est beau dans l’histoire de ces lettres vieilles de plus de deux cents retrouvées par un historien, c’est la permanence du lien que le message envoyé symbolise. Au XVIII° siècle, envoyer une lettre écrite à la main, cachetée, ou de nos jours un émoticon, un mail, un sms ou une photo, c’est se tourner vers celle ou celui qui est absent et le rendre présent. Communiquer malgré tout, malgré le silence, volontaire ou involontaire ; mais lui parler quand même, pour ne pas le laisser seul ou pour ne pas se sentir seul ?
Exister : Etre dans l’existence quand, dans le petit bureau tapissé de livres, les mots s’alignent les uns après les autres et qu’il est possible, au fur et à mesure du jour qui va vers la nuit, d’allumer la lampe et de poursuivre sans heurts le butin de lignes.