Pour ceux qui ont la chance de ne pas travailler ce jour-là, le dimanche est vraiment un jour à part.
Il commence par ce silence du matin. Dans les rues, peu de circulation. Dans la maison non plus, car on traîne un peu. On a l’impression d’avoir un temps quasi incalculable devant soi. On peut faire plein de choses le matin : rien, tout d’abord ; faire la grasse matinée ; lire ; aller au marché ; faire la cuisine ; s’occuper des plantes ; raconter des histoires ; aller faire une balade à vélo le long de la corniche. Si on a invité des amis, on fait une belle table, on prépare un bon repas, on sort les jolies tasses à café. Si ce ne sont pas des amis, c’est la famille qui vient ou alors on y va. L’après-midi, on papote, on repart se promener. Si on reste tranquille à la maison, entre soi, on prend le temps de parler un peu, de faire des projets peut-être, de se reposer. Puis arrive le soir. Le dimanche soir est particulier. Pour certains, il est source d’angoisse car il faut préparer la reprise du lendemain, pour d’autres il est l’occasion d’un autre moment de calme dans le jour qui tombe. Pour le dîner, on a ses rituels : on finit les restes, par exemple ; ici, souvent, on fait des croque-monsieur. Après, on range tout car on sait que demain, le temps sera compté. Mais tout va bien car on a fait de cette journée une parenthèse.
Et vous, comment se passent vos dimanches ? Les aimez-vous ?
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La question du lundi : vous avez dit dimanche ?
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La question du lundi : cesser de tuer le temps.
Après avoir cité ici ces quelques mots de René Char,
« si tu dois repartir »
on poursuit les citations, bondissant de l’une à l’autre comme l’écho :« Il y a des vies blanches sans autre signe extérieur de leur destruction que d’appartenir à l’absence – à soi, aux autres, au monde »
écrit Anne Dufourmantelle dans Puissance de la douceur.
Cela a pris des années, ici, pour ne plus être absent à soi-même, aux autres, au monde. Des années pour cesser de tuer le temps. Et, au moment où il faut repartir encore une fois sur un nouveau chemin inattendu, on a conquis la certitude d'être au présent.
Et vous, êtes-vous encore en chemin pour acquérir cette présence à vous-même ou l’avez-vous trouvée pour en faire la compagne de votre quotidien et ainsi construire chaque moment du temps ?