Le matin, pour rendre hommage à quelqu’un, chanter une chanson qui contient les mots donner, aimer, pardonner.
L’après-midi, aller dans la forêt marcher lentement. Faire bruisser les feuilles. S’asseoir sur une grume. Regarder. Ecouter les chants des oiseaux. Se faire surprendre par la pluie. Ne pas la fuir en courant vers le retour ni même en se mettant à l’abri mais la laisser mouiller le chapeau, les vêtements, les chaussures et les mains jusqu’à en être inondé. Lavé, peut-être ? Chercher aussi quelle est la note chantée par les gouttes de pluie quand elles touchent la terre. Fa ?
Le soir, écouter le concerto n°23 de Mozart interprété par Maria Joao Pires. L’andante en particulier, dont Anne Dufourmantelle, dans Puissance de la douceur, disait qu’il n’était pas seulement parfait mais qu’il tressait une cathédrale de sons. « Un parfait équilibre » (1). L’équilibre. Tout est là.
(1) Anne Dufourmantelle, Puissance de la douceur, page 36, Ed. Payot et Rivages, 2013.
puissance de la douceur
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Douceur.
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La question du lundi. De la douceur.
On a eu l’occasion ici d’utiliser l’expression « livre-chevalier ». On l’utilise pour quelques livres qu’on garde tout près de soi car, tout d’abord, on les aime et ensuite, on en a besoin. Comme les chevaliers le firent en leur temps pour la veuve et l’orphelin, les opprimés et les innocents emprisonnés dans des geôles, ils viennent à notre secours dans l’armure de leurs couvertures et rappellent l’essentiel sur lequel s’appuie l’élan vital. Il en est ainsi d’un livre d’Anne Dufourmantelle, Puissance de la douceur. On en relie des pages, oui, certaines sont marquées de post-it multicolores ou de traits de crayon ; mais il suffit bien souvent de le tenir entre les mains et d’en lire le titre, et d’y penser, à cette douceur, puissante on le sait pour l’avoir expérimenté pour soi. Et on aimerait bien que le monde l’expérimente aussi.
D’où la question du lundi : pensez-vous que la douceur puisse être puissante ?