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librairie charlemagne - Page 6

  • Moisson.

    Se lever tôt, avant même que le réveil ne sonne.
    Dans la maison endormie, préparer le café, faire griller le pain, ouvrir les fenêtres et sentir que la pluie chaude de l’été va venir bientôt.
    Boire le café en écoutant les informations puis éteindre la radio.
    Lire.
    Entendre le voisin partir travailler : c’est comme un signal que la journée doit commencer, même si c’est un jour où on reste là car on peut travailler à la maison.
    Lancer une lessive. Repasser le linge. Essuyer la poussière. Ranger la pièce. Balayer la terrasse. Regarder les plantes et les rassembler pour qu’elles s’abreuvent quand il pleuvra tout à l’heure.
    Changer les draps.
    Etendre la lessive.
    Faire la cuisine.
    Lire.
    Ecrire deux lettres.
    Aller à pied à la Librairie Charlemagne récupérer la commande de livres.
    Au retour, offrir le visage aux grosses gouttes de la pluie de l’été.
    Lire.
    Travailler.
    Déjeuner.
    Lire.
    Travailler.
    Prendre un thé.
    Plier le linge qui est sec.
    Lire.
    Brosser les chats.
    Lire.
    Dîner tôt car on doit aller garder un petit bébé.
    Arriver dans la maison du bébé.
    S’installer et lire. De temps en temps, se lever pour aller l’écouter dormir, et le regarder aussi.
    Lire.
    Rentrer à la maison.
    Lire alors que la nuit s’avance, les trois chats tout près.
    Ecrire dans le petit carnet noir ces quelques vers de Tomas Tranströmer mis en exergue de Sables mouvants d’Henning Mankell :

    « N’aie pas honte d’être homme, sois-en fier !
    Car en toi une voûte s’ouvre sur une voûte, jusqu’à l’infini.
    Jamais tu ne seras parfait, et c’est très bien ainsi. »

  • Moisson.

    Au marché, prendre la première botte d’asperges de la saison.
    Récupérer à la librairie Charlemagne la commande de livres.
    Tenir la main de quelqu’un dans l’épreuve, sans rien dire, parce qu’il n’y a rien à dire, simplement à être là.
    Accepter de s’occuper d’un problème qu’il faut régler, arriver à le régler, même si cela a coûté beaucoup d’énergie et réveillé beaucoup de chagrin, mais on pouvait le faire, alors on l’a fait.
    S’extasier devant la draisienne d’une petite de trois ans qui est fière de savoir s’en servir.
    Recevoir un message de quelqu’un qui est loin.
    Mettre de côté les cyclamens blancs qui sont restés fidèles tout l’hiver : ils doivent se reposer maintenant pour pouvoir refleurir l’an prochain. Faire de même avec les bruyères.
    Ecrire quatre pages.
    Mettre dans un grand vase bleu un gros bouquet de gerberas jaune d’or.
    Mélanger de l’eau de lavande de la Maison Empereur de Marseille à l’eau déminéralisée dans le réservoir de la centrale vapeur et repasser dans de belles effluves tout en écoutant Purcell.
    Faire les vitres au vinaigre blanc.