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pages du ciel - Page 5

  • Ciel du matin.

    L’aube se lève.
    Le grand peintre du ciel fait des essais : sur le grand aplat cotonneux du jour naissant, il trace de biais des stries qui peu à peu se frangent ;
    une framboise, une orange, une rose clair.
    Puis, pointant de cet Est quotidien,
    le bleu franc s’étale comme le fait tranquillement
    mais inexorablement
    une tache d’encre sur un buvard d’écolier.
    Alors, les franges des lignes se dissolvent et l’air est cicatrisé.
    C’est la nouvelle peau du jour.

  • Les pages du ciel.

    Lundi. Le ciel dans la colline. Il pare les amandiers en fleurs, les oliviers dansants et les restanques claires. Il s’allonge vers la mer et c’est un festival de bleus.
    Mardi. Ciel de vent. Les nuages font la course dans le mistral, mais ils ne rattrapent pas les oiseaux heureux de ces courants d’air qui les portent.
    Mercredi. C’est le ciel à la plage : immense et profond et bien plus large que tout décolleté. On s’y offre.
    Jeudi. Le gris du ciel est sans relief. Il a envahi tout autant les collines que la mer. Les gabians, eux, restent blancs, signes brefs que la clarté existe encore.
    Vendredi. On le regarde à l’est, car on se lève et on ouvre les volets. L’horizon est encore bouché de nuages soit gris soit violets, comme s’ils s’étaient couchés tard et voulaient retarder l’aube. Mais celle-ci est vaillante : elle pousse les nuages sombres de part et d’autre de la lumière du soleil qui s’avance, encore enveloppé d’une gangue de gaze blanche.
    Samedi. Ciel de l’après-midi à la fin du mois de février : pas un nuage, un azur impeccable du nord au sud et de l’est à l’ouest. Cette sobriété rassure, car elle annonce les ciels d’été qui sont assez semblables.