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parler

  • Hérisson, vignes rouges et jaunes, parler.

    Tôt le matin, au moment de traverser la cour, voir un petit hérisson traverser lui-même la cour. Attendre qu’il soit parti pour passer afin de ne pas le déranger.

    L’après-midi, se régaler du bel automne : après les vignes désormais rouges et jaunes, des oliviers d’argent, des cyprès toujours bien pointus, des acacias qui s’effeuillent et à gauche le Garlaban et à droite la Sainte-Baume. Et toujours le ciel, bleu.

    Parler longuement de ce qu’est le chagrin avec quelqu’un qui en a beaucoup et lui conseiller de ne pas s’empêcher de pleurer.


  • Avec la vieille dame.

    Dans le parc de la grande maison où on est venu se reposer quelques jours, s’installer sous les tilleuls pour écrire quelques cartes postales.
    On les étale sur la table en pierre et on se met à écrire tranquillement, s’arrêtant quelques fois pour écouter le chant des oiseaux.
    Une vieille dame, pensionnaire de cette grande maison – on l’a vue à plusieurs reprises déjà – s’avance de son pas hésitant et lent. On la regarde et on lui fait un petit signe de la main. Elle répond avec un large sourire et marche un peu plus vaillamment.
    Elle s’approche de la table et du banc et dit bonjour dans sa langue chantante. On lui répond et on lui sourit. Alors, elle continue à parler et demande qui on est, d’où on vient, pour combien de temps on est là, et pourquoi. A chaque question, on répond. On lui fait une place sur le banc et elle s’assied. Elle touche les cartes postales et elle dit qu’elle aimait tant en écrire, aussi, mais elle ne peut plus – elle montre sa main déformée par l’âge – et puis il n’y a plus personne à qui elle pourrait en envoyer. On lui demande qui elle est, d’où elle vient, pour combien de temps elle est là, et pourquoi. A chaque question, elle répond. Au fur et à mesure, elle s’anime. On finit par rire ensemble et quand arrive le moment de rentrer, on marche d’amble dans la grande allée, comme deux amies. On écrira les cartes postales une autre fois.