Il y a toujours à découvrir. Dans l’apprentissage de quelque chose, dans un compagnonnage avec quelqu’un, dans ce qui nous environne. Mais pour cela, il faut garder l’esprit ouvert ; éventuellement marcher le nez en l’air plutôt qu’en regardant ses pieds (même s’il faut toujours rester prudent, surtout quand on prend de l’âge). Ne cessons jamais d’être surpris. Par le goût d’un nouveau mets, par une nouvelle façon de faire, par un instrument qu’on entend pour la première fois, par les teintes de l’horizon car si on est disponible à la lumière, on la voit.
Bonheur du jour - Page 227
-
Disponible à la lumière.
-
Asse, prendre le temps de lire, prendre le temps de méditer, prendre le temps de relire, coupe-papier en ébène.
Passer une bonne partie de l’après-midi à lire Un été avec Geneviève Asse de Sylvia Baron Supervielle. Une lecture lente, qui se déguste. D’abord parce qu’il faut découper les pages du livre (mais depuis combien d’années n’avait-on pas fait cela ?). Ensuite parce que les propos de Geneviève Asse incitent à la méditation comme le fait son œuvre. Quelques mots comme « la lumière naît de la transparence », par exemple. Enfin parce qu’elle cite des peintres qu’elle aime ou des œuvres qu’elle aime ; alors on interrompt la lecture un moment pour feuilleter un livre sur Braque, un autre sur Seurat. Et puis on va regarder les reproductions de ses carnets devant lesquels on reste un bon moment. Et puis on l’imagine dans son jardin : « le carnet m’accompagne dans le jardin, alors que j’ai posé quelque part un porte-plume et l’encrier d’encre de Chine. » Et puis après avoir préparé une tasse de thé en gardant le livre coincé sous le bras, comme la lumière du jour baisse puisque c’est novembre, on s’installe près de la fenêtre pour relire, le coupe-papier en ébène servant de marque-page pour les autres moments de rêve. Quand enfin on pose le livre, on sait qu’on y reviendra et que toujours on s’en souviendra.