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amies

  • 20 novembre 2013. Gâteaux : marbré, au yaourt, des familles….


    Avec les amies du groupe de couture et de tricot, au moment de s’asseoir autour de la petite table pour prendre thé, se rendre compte que celle qui reçoit a confectionné, exprès, le gâteau qu’il aimait, parce qu’elle sait que ce jour sera un peu difficile.
    Un instant d’émotion, quelques larmes qui voudraient forcer le passage de la joie de vivre, de la joie d’avoir des amies, d’être entourée, d’avoir gravi les échelons du deuil, puis le choix de parler de lui en souriant, de sa façon de faire ce gâteau-là qu’il aimait, en utilisant du sucre glace au lieu du sucre en poudre, par exemple.
    De fil en aiguille, chacune parle de sa propre recette, puis on évoque ces gâteaux qu’on aime, les plus simples, qu’on fait depuis des années, sans chichi, sans pompon, quand on se dit, tiens, je vais faire un gâteau aujourd’hui, oui, ces gâteaux qu’on fera toujours parce qu’on sait qu’ils feront plaisir et que tout le monde sait les faire : le gâteau marbré, le cake au citron, et le fameux gâteau au yaourt.
    S’ensuit alors une longue conversation, très sérieuse, sur la meilleure façon de faire un gâteau au yaourt.
    La plus ancienne du groupe prend la parole et donne ses proportions : un yaourt, trois œufs, trois yaourts de farine, deux yaourts de sucre, trois quarts de yaourt d’huile.
    Ah bon ? deux de sucre ? Moi, je mets un et demi de sucre.
    Non, il faut deux de sucre.
    Pourtant, j’ai toujours mis un de sucre, moi.
    Et moi, je mets un d’huile, pas trois quarts.
    Un d’huile ? Ca fait pas trop ?
    Et quelle huile vous mettez, alors ? Moi, j’utilise de l’huile de pépins de raisin.
    Ah bon ? Je prends de l’huile de tournesol. Il faudra que j’essaie l’huile de pépins de raisin.
    Et, tout en retournant vers la table de couture, tout en reprenant son ouvrage, continuer la conversation décidément inépuisable.



  • 24 août 2013. Cahier de lecture.


    Un après-midi d’été, sous le mûrier platane, autour de la table couverte de livres, de tissus, de programmes de théâtre, de tasses de thé, de couverts en argent et d’une tarte maison, parler livres avec des amies. L’une d’elle montre son cahier de lecture qu’on feuillette. L’autre parle du sien, accompagné de listes par auteur, par titre et par date pour pouvoir mieux s’y retrouver.
    Décider alors de compléter le cahier bleu sur lequel depuis près de trente ans on liste les livres qu’on a lu par un autre dans lequel on mettra des résumés, ou des avis, ou quelques passages recopiés.
    Etre encouragée à le faire parce que cela apporte beaucoup de joie.
    Se réjouir à l'idée qu’on ira dès le lendemain fureter dans une papeterie pour trouver le cahier adéquat.