Il fait gris et très venteux. On a sorti toutes les plantes pour qu’elles s’abreuvent. On a rangé la maison. On a allumé quelques lampes. Les chats dorment. Et si on faisait un gâteau marbré ?
Sur le plan de travail, sortir ce qui est nécessaire : du beurre, du sucre, des œufs, de la farine, de la vanille, du lait et du chocolat, deux saladiers, une petite casserole, la balance, une grande cuillère en bois et une toute petite, le moule à gâteau qu’on habille d’une feuille de papier sulfurisé, le fouet électrique. Il faut à peu près, disait la grand-mère cuisinière, 150 gr de tout, sauf de la vanille, bien sûr, et du lait, qu’on met au jugé. Elle, elle préférait le rhum à la vanille, d’ailleurs. (Elle avait toujours une bouteille de rhum Negrita à portée de main).
Faire fondre le beurre très doucement. Une fois fondu, le laisser refroidir en remuant de temps en temps la casserole. Pendant ce temps, battre les blancs en neige. Comme la cuisine doit être un jeu, on tente de les battre à la main et non au fouet électrique qu'on laisse finalement de côté. Et on arrive à les obtenir bien fermes.... Super.
Mélanger le beurre avec le sucre et les jaunes d’œufs. Puisque la casserole a été libérée du beurre, l’utiliser pour faire fondre le chocolat avec un peu de lait. Bien battre mais sans fouetter pour que le mélange soit onctueux. Rajouter la farine et la levure, la vanille en poudre de l’Aquarelle des Saveurs à Sanary et enfin les blancs en neige. A ce moment-là, rajouter du lait pour que l’appareil soit bien lisse. Pas tout à fait liquide, mais un peu quand même. Il est temps de partager la pâte en deux en utilisant le deuxième saladier. En fonction du destinataire du gâteau, on privilégiera la partie chocolat, ou la partie vanille. Aujourd’hui, c’est chocolat. L’ajouter donc fondu dans le lait : on les aura bien mélangés avec la toute petite cuillère en bois qui sert uniquement pour le chocolat fondu.
Allumer le four ; on aurait dû l’allumer depuis un moment mais on a oublié, voilà ce que c’est que de bavarder.
S’amuser à alterner les appareils dans le moule : un peu de pâte vanillée, et ensuite de la pâte chocolat ; un peu de pâte vanillée et ensuite de la pâte chocolat ; et ainsi de suite jusqu’à épuisement de la pâte. C’est joli comme tout et c’est amusant à faire. On peut laisser alors les deux saladiers à des doigts gourmands.
Attendre patiemment que le four soit chaud en rangeant.
Enfourner le moule.
Reprendre le tricot.
Au bout d’un moment, ça sent vraiment bon. On surveille, de là où on est, le gâteau dans le four et quand il est bien bombé et qu’il fait craquer déjà, on le sort pour le laisser refroidir.
gâteau marbré
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Dans la cuisine : gâteau marbré.
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20 novembre 2013. Gâteaux : marbré, au yaourt, des familles….
Avec les amies du groupe de couture et de tricot, au moment de s’asseoir autour de la petite table pour prendre thé, se rendre compte que celle qui reçoit a confectionné, exprès, le gâteau qu’il aimait, parce qu’elle sait que ce jour sera un peu difficile.
Un instant d’émotion, quelques larmes qui voudraient forcer le passage de la joie de vivre, de la joie d’avoir des amies, d’être entourée, d’avoir gravi les échelons du deuil, puis le choix de parler de lui en souriant, de sa façon de faire ce gâteau-là qu’il aimait, en utilisant du sucre glace au lieu du sucre en poudre, par exemple.
De fil en aiguille, chacune parle de sa propre recette, puis on évoque ces gâteaux qu’on aime, les plus simples, qu’on fait depuis des années, sans chichi, sans pompon, quand on se dit, tiens, je vais faire un gâteau aujourd’hui, oui, ces gâteaux qu’on fera toujours parce qu’on sait qu’ils feront plaisir et que tout le monde sait les faire : le gâteau marbré, le cake au citron, et le fameux gâteau au yaourt.
S’ensuit alors une longue conversation, très sérieuse, sur la meilleure façon de faire un gâteau au yaourt.
La plus ancienne du groupe prend la parole et donne ses proportions : un yaourt, trois œufs, trois yaourts de farine, deux yaourts de sucre, trois quarts de yaourt d’huile.
Ah bon ? deux de sucre ? Moi, je mets un et demi de sucre.
Non, il faut deux de sucre.
Pourtant, j’ai toujours mis un de sucre, moi.
Et moi, je mets un d’huile, pas trois quarts.
Un d’huile ? Ca fait pas trop ?
Et quelle huile vous mettez, alors ? Moi, j’utilise de l’huile de pépins de raisin.
Ah bon ? Je prends de l’huile de tournesol. Il faudra que j’essaie l’huile de pépins de raisin.
Et, tout en retournant vers la table de couture, tout en reprenant son ouvrage, continuer la conversation décidément inépuisable.