Buddleia : Juste après les tilleuls, le buddleia étend ses branches fleuries au-dessus du promontoire qui donne sur le lac, là où il y a un banc pour accueillir les temps de contemplation. Elles ne bougent pas. Elles aussi contemplent l’eau, le ciel, les montagnes, les nuages et écoutent le silence du matin. Mais voilà qu’un papillon arrive. Sachant certainement que l’arbre lui est dédié, il s’amuse à voleter de branches en branches. Il est rejoint par un autre, tout aussi bleu et, ensemble, ils vont et viennent avec tellement d’affairement, et sans doute d’amusement car c’est vraiment très drôle d’aller ainsi de branches en branches et de fleurs en fleurs, que leur vol, pourtant si léger, fait bouger les cônes violets des fleurs et les feuilles fines qui habillent les branches. Ainsi, tout le monde danse.
Poésie : Quelques de mots de Philippe Jaccottet : « … nous ne devrions jamais cesser de donner aux choses fuyantes la brève couronne, la brève scintillation des mots. » (1)
(1) Jaccottet-Gustave Roud, Correspondance, 1942-1976, Gallimard, Coll. « Les cahiers de la NRF », 2002, p. 285-286.
arbre aux papillons
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Buddleia, Philippe Jaccottet-Gustave Roud
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Buddleia.
Le jardinier, au milieu du jardin-courette-terrasse, dit tout à trac :
« Là, vous voyez, on pourrait mettre un buddleia. »
Mais comment sait-il qu’on a toujours rêvé d’en avoir un ?
Debout au milieu des grosses poubelles, de la pioche, du râteau, et des sacs de terreau, on n’en revient pas de pouvoir planter "là" un arbre aux papillons. Et le jardinier de se mettre à parler de cet arbuste si joli, qui sent bon, et puis cela fait un beau spectacle, les fleurs qui se balancent dans le vent, les fleurs sont si jolies, violettes, et les papillons qui viennent, on le mettrait là, il donnerait une âme à votre jardin, on le taillerait comme ça, ça ferait joli, et vous mettriez votre fauteuil de jardin là, ….
On lui répond : D’accord.