Dans la maison calme, les fleurs de la toile cirée jouent avec les rayons du soleil et il n’y a rien d’autre à faire que d’accorder les battements du cœur et les mouvements du souffle à ce temps de l’horloge, immuable, éternel. C’est ainsi qu’on reprise un accroc à la manche d’une chemise et qu’on écrit des mots dans un cahier de brouillon.
Lectures en cours : Après La passion de détruire, La peur de la liberté, toujours d’Erich Fromm. Le soir, après Bayard et le crime d’Amboise, Le bureau des affaires occultes/Le fantôme du vicaire, toujours d’Eric Fouassier.
Après avoir rangé dans la commode du linge fraîchement repassé, feuilleter Heures rapiécées d’Avrom Sutzkever dans le livre qui est toujours posé dessus pour être disponible à la lecture :
les abeilles dans leur rencontre s’allaitent
au même rêve et se séparent, chacune de son côté,
s’envolant vers sa ruche – son foyer
puis se rapprochent l’une après l’autre.
leur bourdonnement au crépuscule devient le fil
visible, audible par toi par moi, qui nous relie
éternellement fils d’homme à fils d’homme
bénis par l’étoile du matin et l’étoile du soir. (1)
(1) Avrom Sutzkever, heures rapiécées, éditions de l’éclat, 2021, p. 350
heures rapiécées
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Dans la maison calme, lectures en cours, Avrom Sutzkever.
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Livres du matin / du sac à dos / du soir.
Le matin, La vie derrière soi, d’Antoine Compagnon, dont je serai amenée à reparler ici, c’est certain.
Dans le sac, les sublimes poèmes d’Avrom Sutzkever dans lesquels je me promène tout en me promenant sur le bord de mer ou sur les sentiers des bois.
les lèvres tranchantes m’ont creusé telle une pelle,
Je prends grand soin de ce livre en le glissant dans le sac à dos dans son petit sac de toile : il est un soleil et il sera un compagnon de route ; lui aussi doit tenir. Son titre est Heures rapiécées. On a toujours senti qu’on avait l’âme rapiécée.
ont exhumé de mon esprit des diamants enfouis.
Si tu ne m’avais creusé je serai resté violon muet
Un océan de sons inouïs
Le soir, La fureur de Frédégonde, d’Eric Fouassier ; roman policier et historique qui se situe dans les Royaumes Francs des années 580. De quoi se dépayser ! Celui-ci est la suite de Par deux fois tu mourras, lu avec le même plaisir il y a quelques jours. D’ici un ou deux soirs, le tome IV de la saga des Cazalet, Nouveau départ, réservé à la médiathèque en novembre, enfin disponible.