On ramène chaque semaine, dans deux cagettes au moins, les légumes de J. : tomates, poivrons, aubergines, courgettes. J. n’omet jamais de rajouter un bouquet de basilic qu’il pose délicatement sur le dessus.
Ces légumes, on sait tout d’eux : où leurs graines ont été plantées et par qui, qui s’en est occupé jusqu’à ce qu’ils soient mûrs à point, qui les a ramassés, qui les a mis dans les cagettes. Ils n’ont connu que l’air d'Ollioules et ils ont quitté leur champ quand on a demandé à les récupérer.
Les aubergines ont la peau lisse et brillante mais le pédoncule et le calice sont extrêmement piquants. Les courgettes offrent autant de variétés de couleurs que de formes : des longues vert foncé, des petites et des rondes vert clair, des oblongues jaunes. Certaines sont bien droites ; d’autres doucement courbées. On fera un farci avec les rondes. Les poivrons ont poussé librement et le montrent bien : bien renflés pour les uns, bien tordus pour les autres. A peine en possession de la cagette, on en attrape un pour le croquer comme ça.
Les tomates, alors là, c’est le festival. Rouges, vertes, jaunes, brunes. Grosses, petites, rondes, longues. On sait que le premier repas qu’on fera de ce panier magnifique en rentrant tout à l’heure, ce sera une salade de tomates. Tomate, plutôt. On prendra la belle grosse tomate rouge, là. Celle dont les joues sont bien renflées. La belle toute dodue. On la coupera en deux et on découvrira sa chair ferme et pleine. On fera des tranches fines qu’on posera sur les assiettes, avec les feuilles du basilic et l’huile d’olive.
Si ce n’est pas du luxe, ça….
j.
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Du luxe.