Pour aller travailler, prendre le bateau comme d’autres prendraient le bus.
Traverser la rade et regarder le ciel, les bateaux, les oiseaux qui s’éclatent à virevolter dans l’espace de l’air.
Décider de s’organiser pour pouvoir faire cela au moins deux fois dans la semaine, plutôt que d’utiliser la voiture. En plus, cela fait marcher : 30 mn pour monter jusqu'au pied du Faron, et tout autant pour redescendre. Il faut donc alléger le sac et on repense à Rimbaud : oui, c'est mieux de pouvoir mettre les mains dans les poches.
le faron
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Prendre le bateau.
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La question du lundi : tailler une bavette.
Avec quelles personnes, que vous ne connaissez ni d’Eve ni d’Adam, allez-vous aimablement tailler une bavette aujourd’hui, demain, ou cette semaine ? Vous savez, de ces gens qu’on voit sans voir et sans rien leur dire puisqu’on ne les connait pas.
Le voisin de trajet dans le bus ou le train.
La voisine de file à la boulangerie.
Le voisin de palier qui, justement, sort en même temps que vous pour aller jeter la poubelle.
Pour la semaine passée, ici, ce fut :
- Un monsieur âgé qui remontait aussi le chemin du Manteau. Il promenait son chien et avait fait une pause dans la montée. On lui dit bonjour. Il enchaîne : «Quel beau temps, n’est-ce pas ?». Alors, on a fait aussi un arrêt. On a répondu. Il a montré de la main la beauté du ciel. On a suivi sur la beauté du paysage. De fil en aiguille, on a évoqué les glycines du chemin, le Faron en face qui resplendissait dans la lumière. Quand il eut fini sa pause, il dit : « Allez, on y va». Et on y est allé.
- Une dame au milieu des légumes du producteur, tenant entre deux index une branche de betterave qu’elle regardait avec circonspection. On lui dit : « C’est délicieux, ça, en tarte, comme les épinards, ou les blettes ». « Oui, mais c’est quoi ? », demanda-t-elle. « Des feuilles de betteraves ». « Ah…. » Et nous avons parlé produits locaux, légumes, cuisine maison et recettes.
A vous !