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  • Donner – recevoir.

    Un soir dernier, au moment d’un dîner entre copines à L’Endroit, à Sanary, on avait dit, alors que la conversation portait sur les tisanes, qu’on n’avait plus de verveine.
    Quelques jours plus tard, une amie nous en donne.
    On la ramène à la maison en bateau.
    L’après-midi, parce qu’on a le temps, en écoutant les sonates de Mozart, une tasse de verveine tout près, on avance bien dans la couverture de bébé qu’on veut donner lundi à la prochaine réunion de tricot-thé.
    La vie est simple.


  • Les pages du ciel.

    Lundi. Le ciel est si bas qu’on ne distingue plus le Faron, couvert par un nuage en forme de grosse cloche, brouillard pour la garrigue du mont. De l’est, la masse des nuages est poussée par une brise hésitante. Mais, comme la lave qui s’écoule d’un volcan, lente et massive, du bout, là-bas, d’autres masses noires sortent de l’horizon et avancent.
    Mardi. Ciel. Mer. Terre. Ensemble. C’est la nuit.
    Mercredi. Après des heures de pluie, le grand jour se fraie un chemin dans les nuages épais. Ca et là, quelques trouées claires dans le gris touffu.
    Jeudi. Très tôt. Un ciel noir. On dit : « une nuit à couper au couteau ». Pas d’étoiles. Pas de lune. C’est un grand et sombre tissu de deuil, qui recouvrirait volontiers le monde de sa noirceur. Comment peut-on croire que le jour poindra tout à l’heure ? Parce que c’est une des rares certitudes.
    Vendredi. Du côté du Coudon, le ciel est rose comme les joues d’un enfant qui se réveille de sa sieste. De part et d’autre, un fouillis de gris foncé, de gris clair, de blanc, de bleu. Le grand jour viendra ordonner tout cela le temps de la traversée.