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les tendres plaintes

  • Moisson.

    S'arrêter au début de l’avenue toute bordée de tilleuls en pleine floraison, sans craindre de prendre le risque d’un retard de quelques minutes. On expliquera qu’on a pris le temps, sous les frondaisons, de respirer ce doux parfum.
    Nager.
    Lire Les tendres plaintes, de Yôko Ogawa.
    Lire Grossir le ciel, de Franck Bouysse dont la qualité de l’écriture rappelle Georges Simenon.
    Admirer les premières fleurs de l’ipomée.
    Recevoir en cadeau plusieurs magazines de tricot.
    Acheter un nouveau chapeau à Coucou c’est nous, à Sanary.
    Remarquer les premières belles-de-nuit en fleurs le long de la Corniche : elles sont fuchsia. Un peu plus loin, constater que les agapanthes sont écloses aussi. Elles sont bleu lavande clair.
    Faire des tomates à la provençale.
    Prévoir de faire prochainement un farci.

  • Moisson.

    Simplifier encore un peu plus le quotidien car tant de choses seront désormais inutiles.
    Se sentir suffisamment en forme pour participer à nouveau au repas du partage, une fois par mois.
    Faire le marché à Sanremo : des courgettes fleuries, des asperges sauvages, des blettes, du fromage, de la charcuterie, de la focaccia, sans oublier des croissants pour qu’au petit-déjeuner du lendemain à la maison on soit encore un petit peu en Italie.
    Beurrer les tartines de quelqu’un.
    Visiter les jardins Hanbury au printemps. Dire bonjour aux arbres qu’on croise sur les sentiers qui montent ou descendent, c’est selon. En enlacer plusieurs. Un jeune homme qui passait par là reste un instant à observer, puis, lui aussi, vient contre un arbre et, avant de fermer les yeux la joue tout contre le tronc, sourit.
    Recevoir une amie chère à la maison et parler parler parler toute l’après-midi de la vie, des livres, de l’écriture.
    Lire avec délices La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben.
    Sortir les fauteuils de jardin qu’on vient de repeindre en gris et leur mettre leurs nouvelles toiles blanches. Immédiatement, la petite minette de la maison s’installe confortablement au soleil pour faire une grande toilette.
    Ecouter Les tendres plaintes de Rameau après que quelqu’un ait parlé avec enthousiasme d’un roman du même nom écrit par Yôko Ogawa.