Depuis bien longtemps on a compris que ce qui compte, dans la suite des jours noirs, gris, bleus, ou blancs, c’est qu’il y ait du sens. Puisqu’on y donne sens, on a des cadeaux quotidiens dont on parle ici en espérant que la chaleur reçue soit perçue par d’autres qui la rechercheraient pour qu’ils puissent s’en couvrir un instant, même légèrement, mais un peu malgré tout.
Ainsi de Nessum dorma, ce fameux air de Turandot qui est venu l’autre après-midi se faire entendre.
Quelqu’un qu’on a perdu avait demandé, peu de temps avant de sombrer dans l’inconscience, à écouter de nouveau ce morceau célébrissime, chanté, bien sûr, par Pavarotti. On avait fait cela et, ensemble, on avait vibré, on avait été ému.
On ne l’avait plus écouté depuis. Et l’avait-on vraiment entendu, cet air ? Car cette fois-ci, les paroles furent précises :
Et mon baiser brisera le silence
Dissipe-toi, ô nuit, dispersez-vous étoiles
A l’aube je vaincrai
Et nous devrons hélas mourir, mourir
Tout était lié : les paroles, la musique, la voix. Cela avait tant de sens, pour celle qui allait partir.
Et, en cette fin d’après-midi où Turandot est arrivée, comme ça, alors qu'on ne l'avait plus écoutée depuis plusieurs années, alors que la fatigue faisait parfois fléchir, on a pu regarder ce moment douloureux du passé avec une grande paix car il y avait du sens à tout cela. Et on a pu redire encore : merci. Et on a puisé de la force. Et on voudrait ce jour transmettre de la chaleur.
puccini
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Nessum dorma.
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Passer la soirée avec Brunetti : à l’opéra.
Commencer le nouvel opus de la série Brunetti, de Donna Leon.
Les premières pages sont la description de la fin de l’opéra de Puccini, la Tosca.
On ne pousse pas plus loin la lecture. On se transporte par la pensée à La Fenice, à Venise, et à Lucques aussi. Puis on réécoute quelques passages de la Tosca.