Prendre le temps d’aller au café.
S’installer à l’intérieur, juste derrière les grandes baies vitrées, car il tombe des hallebardes.
Regarder dehors.
Dans le port, les pointus tanguent dans le vent.
Des passants vont et viennent, épaules rentrées, têtes baissées, les yeux sur le bout de leurs chaussures, dans cette posture censée protéger de la pluie.
D’autres ont pris un parapluie, mais le vent inverse leur forme en en faisant des coupelles piquantes.
Pendant ce temps, le serveur apporte la tasse de café fumante et odorante, les brouhahas des clients bourdonnent, les petites cuillères cliquètent sur les soucoupes, les feuilles des journaux se défroissent, et sur les vitres des gouttelettes inventent des rigoles sinueuses.
tomber des hallebardes
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20 mai 2013. Regarder dehors