Maintenant, on s’arrête à l’embarcadère de Tamaris, car il est désormais inutile d’aller jusqu’au bout de la route, de tourner à droite puis à gauche puis encore à droite, pour arriver quelque part.
Là, on est au milieu de ce qui fut le chemin qu’on prenait quotidiennement. Il y a un petit quai. On va jusqu’au bout. On reste là. On regarde.
C’est immense, tout devant. Impossible d’enlacer ce paysage. On n’enlace plus, d’ailleurs. Impossible de prendre dans les mains un nuage ou un filet de vent ; même l’eau coule entre les doigts. On a les mains vides, d’ailleurs. On est simplement posée ; seulement posée. Les bras ballants. Peut-être même voudrait-on cesser de respirer. On le fait, d’ailleurs.
Puis, trois oiseaux passent dans le ciel, se pourchassant en piaillant comme le feraient des enfants dans une cour d’école.
Puis, l’eau clapote contre les rochers et offre son chant délicieux.
Puis, tendant les bras comme on le ferait dans un lieu obscur pour se guider, on rencontre Mozart et on se chante dans la tête l’Adagio du concerto n°23.
On est vivant pour écouter Mozart. Il nous permet le flot des larmes tout autant que le torrent des rires. Mais il nous rappelle surtout qu’il ne faut pas être la proie du désespoir.
Commentaires
Je m'arrête aussi, je regarde, j'écoute, je reçois - merci.
c'est vrai, heureusement qu'il y a Mozart, quelquefois...
bonne journée!
Ce sont des moments de pur bonheur...
Bon dimanche de premier mai Bonheur du Jour.
Se tenir là devant le flu incessant des vagues et cesser toute pensée pour se laisser bercer par n'importe quelle musique ... qui nous vient en mémoire ...
Vivement la semaine prochaine !
Amitié.
Un moment qu'on laisse de réspirer...
Merci
C'est difficile ces temps-ci, non ?
Un peu quand même. Mais je reste debout. Merci et bonne soirée.