En ce début d’après-midi, le jour est comme l’été : il fait beau, il fait chaud ; tout est splendide. On suit petites routes et petits chemins pour rendre visite à une amie très chère qu’on aide un peu sur le chemin de sa convalescence. Le lit est dressé au milieu du salon, face au jardin. Tout près, la table est submergée par les boîtes de médicaments ou de pansements ; une perfusion attend que ce soit le soir pour être branchée.
On discute. On rit. On papote. On écoute. On raconte. On regarde les fleurs du jardin. On les nomme. On voit le lilas. On raconte qu’on en a vu un, pendant la semaine, dont les fleurs mauves étaient abondamment odorantes. On ajoute qu’on aime le lilas.
- Attends, on va t’en donner.
Et le mari de cette amie s’en va dans le jardin et revient avec un gros bouquet de lilas mauve.
On continue à parler de choses et d’autres, et en particulier des chênes centenaires près de Bargème et du Lachens où on compte bien retourner tous ensemble. On raconte la dernière promenade de l’été dernier, quand, à peine l’aube passée, on marchait sur les touffes de thym odorant.
- Il t’en reste, d’ailleurs, du thym ?
- Quasiment plus. Il faudra que j’aille bientôt à la cueillette dans la colline !
- Attends, on va t’en donner.
Et le mari de repartir dans le jardin et de revenir avec un bouquet de thym en pleine fleurs.
On continue à parler de choses et d’autres, à faire rire, à parler de l’organisation de la prochaine fête du village. Puis, on dit qu’on doit partir car c’est la messe des Rameaux.
- Et tu en as, des rameaux ?
- Non, je vais en prendre à l’église, en arrivant.
- Attends, on va t’en donner.
Le mari retourne dans le jardin et revient avec un gros bouquet d’olivier et de laurier dont les branches sont attachées avec du rafia.
- Je te ramènerai du rameau béni.
- Oui, c’est gentil.
On repart en repensant à ce qu’écrivait Giono : j’ai ce que j’ai donné. C’est cela, aussi, qui rend fort.
Commentaires
" J'ai ce que j'ai donné"
Quelle belle formule !
Ce que j'ai donné de bon coeur ,cela va de soi
Entourer votre amie qui souffre de nature printanière et de légèreté riante est un cadeau qui lui aura fait un bien immense.
Bon dimanche Bonheur!
On dirait un joli conte mais la réalité est souvent bien mieux que la fiction..... j'aime commencer ma journée avec cette belle phrase de Giono et ton billet plein de bienveillance
Quelles belles preuves d'amitié vous nous donnez, chère promeneuse des
collines !
Nos visites dominicales en seront irradiées et comme le chaud soleil se met
de la partie...ce sera une splendide journée sur terre et sur mer !
Que ne donnerai je pour vous avoir comme amie ou être 1/10 de ce que vous êtes. Je ne sais pas comment décrire ce que je ressens lorsque je vous lis. J'ai l'impression de toucher à la vraie vie, à la gentillesse pure (un ami m'a un jour dit "tu es une vraie gentille") je comprends à présent ce qu'il voulait dire mais je crois que je suis bien loin derrière vous. J'essaye de vivre au mieux, à gouter chaque petit plaisir de la vie mais je suis bien loin d'y arriver. Ce qui me chagrine un peu c'est que dans le monde actuel il faut paraître et moi qui suis en retraite depuis qq mois je peux enfin profiter des choses toutes simples de la vie et c'est tellement merveilleux. Quel bonheur de vous lire chaque jour. Bon dimanche
Votre message me touche beaucoup. J'aurais aimé pouvoir vous répondre sur votre blog et en privé, mais il n'y a pas de lien pour y aller. Pouvez-vous le remettre, s'il vous plait , Merci. Bonne journée.
Cet écrit se passe quelque part de tout commentaire, il se vit il se ressent surtout, de la détresse de l'amie clouée au lit à la gentillesse des amis qui l'entourent.
Semez le bonheur autour de vous et vous serez entourés de fleurs odorantes Belle journée à toi
Voilà, c'est tellement ça, la vie....Une belle journée à vous.
Un beau billet qui respire le printemps et surtout l'amitié entre les êtres. Cela met du baume au coeur en ces temps tourmentés. Merci et beau dimanche des rameaux.
Votre amie a besoin d'amour... vous lui en avez donné !
La vraie vie, en somme... donner de l'amitié et en recevoir !!!
Beau dimanche, Bisous, Câlins
en écho, Judith Godrèche dans La Désenchantée "Ce que je donne m'appartient pour toujours" un paradoxe qui m'avait frappée, je n'ai jamais oublié, donner, recevoir, ce qui circule et s'échange, ces sortes de fluides qui nous relient
Vous êtes un rayon de soleil.....
Un beau dimanche à vous.
Que dire, sinon que c'est beau .....merci Marie !
Magnifique en ce jour des Rameaux... merci Marie du Bonheur du Jour...
Ce dimanche fut beau comme un été tu as raison..et tu as ce que tu as donné... une belle leçon d'amitié de partage...... de si jolis sentiments qui circulent sur ta page..
Je t'embrasse.
Den
Plus qu'une belle formule, une merveilleuse pensée.
Que tant de fleurs données puissent semer pour ton amie autant d'années à vivre, libre de maladie.
Qu 'il est bon de sentir les gens , comme de sentir les parfums ...
Comprendre l importance de donner de son temps , de partager des sourires ...
" Attends, on va t en donner " Merci d attendre , merci de donner , merci de recevoir , merci de revenir
Se nourrir de ces gentillesses échangés .
( je découvre Giono ( merci ))
Encore un texte superbe qui me ravit ! J'aime son rythme, sa construction, ses mots, sa générosité, sa délicatesse, l'amitié dont il parle ...et la magnifique phrase de Giono en conclusion !
Merci, merci !
Quelle belle formule ! Est-ce que je connais une personne qui aimerait que je lui offre du laurier fleuri ? Nous sommes isolés et les jeunes ne s'interessent pas à ces choses là, pour la plupart, oui donner ce que l'on a, c'est simple et beau...
Transmission de pensées, j'étais chez Giono ce we, enfin plutôt dans Noé et bien sûr je me suis régalée
Plus de mots...merveilleux...
Quel beau billet Bonheur du jour, rempli d'amitié, de partage et de rire entre amis. C'est merveilleux.
"J'ai ce que j'ai donné". Si donner enrichit, ce n'est donc pas tout à fait désintéressé ?
Pardonnez-moi cette pirouette, Bonheur, je lis "L'éloge de la fuite" de Henri Laborit et son désenchantement me gagne un peu.
J'espère quand même avoir donné un peu d'humour ce matin, l'humour c'est un peu de bonheur.
La visite pleine d'amitié à votre amie malade, rappelle aussi la sollicitude des mamans quand les enfants viennent le dimanche leur rendre visite : "attends, je vais t'en donner" :-)
La générosité n'appauvrit pas bien au contraire elle nous enrichit de tout de ce nous avons offert à l'autre de bon coeur, avec plaisir, au bon moment...