Avoir le temps d’aller au grand marché du mercredi, flâner dans les allées, rêver devant les vêtements d’été, croiser des tas de gens, puis aller boire un café en terrasse et, quand l’heure est quand même bien avancée, ne pas oublier de prendre le pain et remonter tranquillement, en entamant la baguette bien craquante par les deux bouts.

Au marché, croiser une voisine qui aime parler chat :
"Et comment vont les minous ? Oh, votre petite Savannah, quel amour. Elle vient souvent chez moi. Elle vient voir Minnie, en fait. Mais Minnie, vous savez, maintenant, elle est bien âgée… Comme moi… Je m’inquiète pour elle. J’ai bien eu l’impression qu’elle ne passerait pas l’hiver. Elle reste sur son coussin bleu quasiment tout le temps, maintenant, sur le fauteuil, près de la fenêtre. Et pas question qu’on lui prenne la place. On n’oserait pas, d’ailleurs. Elle nous a bien habitués à ses manières. Ah, Minnie… Vous savez, elle était martyrisée, avant, avant que je la récupère. Et quand elle est arrivée chez nous, elle a compris qu’on l’aimerait pour toujours. Mais maintenant, la pauvre, elle est bien âgée… Ah, comment je vais faire, quand je la perdrai ? Parce que je vois bien qu’elle est bien bien fatiguée… Et puis, avec mon mari, on a dit qu’on ne prendrait plus de chat après. Remplacer Minnie… déjà… Et vous savez, à nos âges, si on prend un chat et qu’il nous arrive quelque chose… qu’est-ce qu’il deviendrait, ce chat… Il aurait plus personne ? Parce nous non plus, on n’a plus personne. Mais comment on fera pour vivre sans chat ? Moi, j’ai toujours eu des chats, depuis toujours. Ah la la…
- Mais moi, si vous voulez, je m’engage à le prendre chez moi, ce nouveau chat que vous auriez. Pas de problème. Je vous donne ma parole.
- Vous feriez ça ? .. Oui, je vous connais, vous le feriez. Ah, merci, merci beaucoup. Tiens, je vais aller en parler à mon mari."
Et voilà la voisine qui repart chez elle, illico presto.