Depuis le couloir, la vieille dame de 103 ans appelle : « S’il vous plait ! S’il vous plait ! ». Personne ne lui répond. Non par indifférence, mais si peu de personnel un jour de fête. Aller dans le couloir, et lui répondre.
- Bonjour Madame.
- Ah, oui, bonjour. C’est pour les enfants.
- Quoi donc ?
- Le cadeau, pour les enfants, il faut le mettre au pied du sapin.
Elle confond le cadeau qu’elle vient de recevoir de la part du personnel et un autre cadeau d’un autre temps. On croit la rassurer en lui disant qu’on va le faire, mais elle insiste.
- Mais il faut le prendre, et le mettre sous le sapin. S’il vous plait. Parce que les enfants, quand ils vont arriver, ils ne vont pas le trouver.
Alors, on prend le cadeau qu’elle a sur les genoux et on va le porter sous le sapin dans le grand salon. On revient vers elle en lui disant : « Voilà, c’est fait. »
- Merci. J’espère que ça va leur plaire. J’ai fait au mieux.
Puis elle se calme et on peut la laisser. Elle sourit. On sourit aussi.

En allant à la Villa Tamaris, croiser un mûrier qui a répandu tout autour de lui un vaste tapis de feuilles jaunes.
Prévoir, au retour, d’en ramasser quelques-unes.
Et faire cela quand on repasse par-là : cueillir plein de feuilles délicatement posées sur la pelouse et en faire un joli bouquet très lumineux, qu’on met, une fois rentrée, sur le rebord de la fenêtre, dans le vase rond et bleu.