Tout au long de l’année, on offre des fleurs bien volontiers. Parce qu’on est invité ; parce qu’on va voir quelqu’un qui est malade ; parce qu’on en a envie ; parce qu’on en a eu l’idée quand on a vu certaines fleurs chez la fleuriste. En fonction de la saison, ce sont roses, lisanthius, jacinthes, anémones, gerberas. On remarquera qu’on n’offre jamais de lys, mais assez souvent des arums.
Et il y a aussi les morts qu’on va visiter, dans leurs tombes de terre ou d’eau. On leur offre les fleurs qu’ils aimaient. Pour l’un, ce sera de beaux et gros œillets rouges. Pour un autre, des fleurs blanches et mauves (on va poser là-bas l’été une poignée de lavande). Pour un autre encore, des roses rouges. Pour…. Oh, que la liste est longue... Pour elle, des roses blanches.
Aujourd’hui lundi, on posera une question à propos de fleurs. Non pas : quelle est votre fleur préférée ? Mais plutôt celle-ci : quelles sont les fleurs que vous préférez offrir ?
SE POSER DES QUESTIONS / La question du lundi - Page 122
-
La question du lundi : les fleurs qu’on aime offrir.
-
La question du lundi : de la peur.
Karen Blixen continue à inspirer moult réflexions. Dans une lettre de 1928, elle écrit :
« … il me semble que je suis parvenue, en ce qui me concerne, à la conclusion suivante : toute angoisse est en fait nerveuse parce qu’il n’y a rien dont on doive avoir peur. Je veux dire par là que, naturellement, on peut avoir peur d’être tué, d’attraper une pneumonie, d’aller dans le fossé avec sa voiture, etc – tous ces risques existent bien sûr dans la vie, - mais il ne faut pas s’effrayer à cette idée, - car il n’y a rien dans la vie qui vaille que l’on prenne peur ».
Ici, de là où on parle, on a eu longtemps peur, quand on était enfant surtout, car la vie n’était pas facile. Elle n'a pas forcément été aisée par la suite mais, peu à peu, au hasard des rencontres, des lectures et d'un long questionnement, elle a été remplacée par une confiance inébranlable dans la vie. A tel point qu’on pense, comme Karen Blixen, que la mort est un risque parmi d’autres, et c’est tout.
Et vous, avez-vous eu peur ? avez-vous réussi à canaliser cette peur ? Ou bien cette peur continue-t-elle à mener votre vie ?