Dans son joli livre, Marcher, une philosophie, Frédéric Gros propose une réflexion sur le contenu du sac à dos du marcheur. A cette occasion, il fait la distinction entre ce qui est utile, nécessaire, et élémentaire.
L’utile, n’est pas forcément nécessaire, mais aide bien, comme un bâton de marche, par exemple. Citons : « Pour le simplement utile, on trouve toujours des équivalents naturels : branches (pieux, bâtons, cannes), herbes (serviettes, coussins) » (p. 253.)
Le nécessaire, c’est ce qui permet d’avancer : de bonnes chaussures, des provisions, des vêtements.
L’élémentaire, « dépasse le nécessaire ». Et on en revient à Rimbaud, « les mains dans les poches ».
Ces réflexions sur le contenu d’un sac à dos, jusqu’à son abandon, ne pourraient-elles pas s’appliquer à nos vies quotidiennes ? Le superflu nous étouffe et fait de nous des machines à consommer. L’élémentaire nous permet d’être aussi léger que l’air.
Où vous situez-vous dans cette échelle de l’encombrement ?
Ou bien, où aimeriez-vous vous y situer ?

S’émerveiller
De ce qu’il y ait de la lumière
De ce qu’une fleur puisse fleurir en plein hiver
De ce qu’on ait su dire non quand il fallait dire non
De ce qu’on ait su dire oui quand il fallait dire oui
De ce qu’on soit debout pour toujours même quand on sera couchée pour toujours
De ce qu’on a pu construire envers et contre tout
De ce qu’on sente ses racines plonger au plus profond de la terre pour y puiser la sève
De ce qu’on sache suivre les yeux fermés le chemin des cicatrices traçant le corps et l’âme mais qu’on ne le fasse plus parce que c'est vain
De ce qu’on n’ait rien à revendiquer puisqu’on est toute à la joie

Et vous, qu’est-ce qui vous émerveille de votre vie ?