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l'antan - Page 6

  • L’antan : les déchets et les poubelles.

    Après avoir lu une multitude d’ouvrages sur la réduction des déchets dont le fameux Zéro déchet, de Béa Johnson, et bien souvent discuté avec des jeunes gens enthousiastes sur ce sujet, rendre hommage aux anciens en rappelant comment ils procédaient sans pour autant vivre au milieu des immondices.
    Quand on épluchait les légumes, on prenait du journal, et c’est comme ça qu’on apprenait à lire parfois. Les légumes, les sortait-on du réfrigérateur ? Sans doute, mais ce n’est pas certain. On était allé les chercher au marché, dans le cabas au tissu écossais qu’on essuyait bien une fois qu’on l’avait vidé : un coup d’éponge et, hop, plus d’odeur de poisson, par exemple. Car on posait tout comme ça dans le panier ou dans le sac ; oui, il y avait des sacs en papier, mais pas pour les carottes ou les pommes de terre, encore moins pour les artichauts.
    Pour les œufs, on avait la boîte à œufs. Pour les bouteilles, le porte-bouteilles. D’ailleurs, on aimait aller à la consigne ramener les bouteilles en verre, car on avait alors le droit de garder les trois sous qu’on récupérait.
    Les sacs à provisions…. Oui, il y avait plusieurs sacs. Ils étaient posés entre l’évier et la cuisinière. Le grand cabas dont on vient de parler, un autre plus petit, mais aussi des filets qu’on utilisait quand il s’agissait d’aller faire trois courses juste à côté. Gris, le filet. Le sac à pain était dans la huche à pain : on l’attrapait quand on allait à la boulangerie. On s’est souvenu de cela quand on a vu une jeune femme qu’on connait bien montrer avec fierté son sac à pain qu’elle avait cousu elle-même et expliquer que c’était quand même pratique pour éviter qu’à la boulangerie on lui donne le pain avec un papier mais, surtout, horreur et damnation, que le dit papier soit tenu par un morceau de scotch inutile.
    Aller jeter la poubelle… c’était chacun à tour de rôle. Dans le grand immeuble où on habitait, il fallait redescendre à pied les quatre étages et la volée de marches vers le local à poubelle sis près des caves. La lumière était chiche et l’odeur caractéristique. On tenait fermement l’anse du seau et on vidait dans un grand bac. En remontant, on se disait qu’on avait fait notre tour et que pendant quelques jours, on n’aurait qu’à utiliser le vide-ordures au milieu du palier : on entendrait les déchets tomber en une cascade de ricochets. On lavait le seau de la poubelle, on l’essuyait bien avec un chiffon (et pas avec un torchon, bien que le chiffon fut dans son passé sans doute un torchon neuf à moins qu’il n’ait été un bout de drap) et on le remettait en place après l’avoir laissé s’aérer.
    On a tenté de se souvenir de la date à laquelle les sacs poubelles bleu vif sont apparus dans l’organisation quotidienne. Impossible. Soit c’était l’époque où on n’avait pas encore de souvenirs, soit c’était il y a vraiment longtemps et on doit avoir atteint un âge plus que respectable….

  • L’antan : manger à heures fixes.

    On ne chômait pas, à la maison. On était une famille nombreuse, les parents travaillaient, parfois de nuit, parfois de jour ; les enfants allaient à l’école, ou au collège, ou au lycée. La maison était impeccable. Rien ne traînait. Les vitres étaient immaculées. Et on mangeait toujours à l’heure.
    L’heure, c’était midi pour le déjeuner, et 19 H pour le diner. « C’est l’heure, à table ! ». Sinon, aïe aïe aïe. Le dimanche, on pouvait s’autoriser à attendre jusqu’à 12H30, et on traînait pour prendre le café en sortant les petites tasses en porcelaine. Mais on faisait, vite fait bien fait, la vaisselle, à la main, et la cuisine était impeccablement rangée dès le début de l’après-midi.
    Jamais on n’a entendu une phrase du genre : « Oh la la, déjà 13H, et on n’a pas encore mangé. Mais qu’est-ce que je vais leur préparer ? »
    Le respect des horaires pour les repas étaient tels qu’on en a gardé quasiment l’habitude tellement la contrainte était forte. On a le souvenir d’un soir où, dans un moment rarissime d’égarement on avait quelques jours auparavant invité des gens à dîner et, ne les voyant pas à 20H30, on était passé à table, pensant qu’ils ne viendraient plus. Bien sûr ils étaient arrivés, et nous avaient trouvé en train de déguster l’entrée.
    Non, l’heure, c’était l’heure. Et on pensait que pour tout le monde, c’était pareil.