Première : Première cigale de l’été. Ah ! mais quel soulagement ! C’est encore tout léger car encore tout nouveau aussi pour la cigale elle-même, mais c’est bien de là, tout à côté, dans le grand pin maritime près de la plage de La Verne que vient cet éternel chant nouveau. Parmi tous ceux qui sont installés à l’ombre, plus personne ne parle ni ne bouge plus. Quand la cigale recommence son chant, on sourit et on fait des gestes silencieux de joie. Et pour ne pas la déranger, personne non plus n’ose aller voir où elle peut bien être précisément.
Eau : Bien précieux, si précieux. Récupérer l’eau, même quelques gouttes. Ne dit-on pas que c’est avec les petites gouttes d’eau qu’on fait les grandes rivières ? Ou du moins, les grands arrosages…
Bourdon : Alors qu’on va couper de la verveine, attendre que Monsieur Bourdon, tout dodu, tout velu, ait terminé son repas dans la sauge cassis sise juste à côté de la verveine et dont les branches commencent à s’entrelacer, car on est pareil : on n’aime pas être dérangé quand on mange.
Bonheur du jour - Page 106
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Cigale, eau précieuse, bourdon dans la sauge cassis.
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Lire, lavandes et coquelicots.
Lectures en cours : Après le très beau mais très dur « Le roi et l’horloger », d’Arnaldur Indridason, découverte de R.J. Ellory avec « Une saison pour les ombres », le genre de livre qu’on lit jusqu’à une heure avancée de la nuit parce qu’on n’a pas envie de s’arrêter mais on finit par tomber de sommeil.
Sur le chemin de Puimoisson : Les blés encore d’un joli vert blond, les oliveraies que le temps orageux éclaire d’argent, les vignes foisonnantes de feuilles dansant dans le vent, les alignements onduleux des lavandes, et aussi les coquelicots. Au milieu de tout ce vert, ils sont parfois tout un champ rubis, et c’est vraiment très beau.