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Bonheur du jour - Page 324

  • Quelques vers pour la journée.


    En marchant le long de la mer, quelques vers de Pedro Salinas sont revenus. Les voici :

    Avec joie

    Combien, combien en a la mer,
    combien de joies !

    Etres de lumières, sur l’eau,
    dansant sur la pointe des pieds.

    Comme les flots finissent bien :
    ils meurent en ballerines !

    Dans les machines bleues
    des fêtes se profilent.

    Ni vagues, ni reflets ne sont
    tout ce qui brille.

    Ni écume celles qui jouent,
    déjà évanouies.

    C’est la comédie que la jouissance
    monte chaque jour.

    La constance dans le bonheur.
    Oui, celles qui s’obstinent

    Comme bonheurs, à être.
    Ténacité, dans la félicité.

    Les joies, la mer
    elle ne les perd jamais.

    Alors pourquoi ai-je
    la main sur ma joue ?

    Tiennes, ou miennes, peu importe,
    puisqu’on les voit,

    Dans l’air, dans le soleil, laissant resplendir
    leur corps d’ondines ?

    Si toutes les jubilations sont siennes,
    elle me les offre toutes,

    Comme la vie, chaque jour,
    elle m’offre ma vie,

    En acceptant la lumière
    qu’une autre aurore m’envoie ?

    Les joies qui me manquent,
    elle me les fabrique.

    Depuis ses lointaines profondeurs
    elles cheminent vers moi.

    Et là dans les yeux, les siennes
    se font miennes.



    Pedro Salinas, Avec joie, in La mer lumière, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2011, p. 41,

  • Moisson du début de l’an.

    Marauder les premières branchettes de mimosa qui seront mises dans le petit vase bleu ramené d’Italie en son temps.
    Aider quelqu’un à se sortir d’un problème de facture de téléphone.
    Refuser de participer à une conversation au cours de laquelle tout le monde râle.
    Commencer à mettre à jour la liste des inscrits à la Newsletter du Blog.
    S’étonner de ce que le compteur d’Avec la vieille dame continue à augmenter.
    Récupérer enfin à la librairie Transpositions hasardeuses, d'Emma Messana.
    Passer la soirée avec Une saison à Hydra, d'Elizabeth Jane Howard.
    Marcher le long de la mer sous la pluie et dans le vent puis rentrer et écrire.