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fabrice midal

  • Moisson.

    De très bonne heure, sur le ponton, en attendant le bateau, profiter de ce qui reste de la fraîcheur de la nuit.
    Nager.
    Aller à pied au marché de La Seyne : courgettes, tomates, poivrons, aubergines, oignons, pour la ratatouille qu’on mangera chaude ou froide, c’est selon. Choisir les légumes au marchand qui vend aussi des fleurs, lobelias, géraniums, gazanias.
    La bouteille d’huile d’olive est vide. La remplir à partir du bidon ramené de Crète par une amie jardinière.
    Lire les poèmes d’Emily Brontë, tout un après-midi, alors que la maison est bien fermée pour se protéger de la chaleur.
    Faire repeindre le grand portail et les deux murs qui lui sont perpendiculaires par deux gentils bricoleurs ; on les a connus tout petits, on les a amenés à la plage alors, on a veillé à ce qu’ils mettent bien leur chapeau et qu’ils se mouillent la nuque avant d’aller à l’eau ; et maintenant, ils sont si grands qu’ils installent facilement une canisse sur la pergola pour qu’on ait moins chaud.
    Brosser les chats.
    Recevoir deux lettres.
    Lire un bel article sur Marie Noël, qui donne envie de relire quelques uns de ses poèmes et de ses textes.
    Envoyer Foutez-vous la paix, de Fabrice Midal, à quelqu’un qui compte beaucoup.
    Ecrire cinq pages.

  • Moisson.

    Ramener une belle barquette de cerises d’Ampus. En garder près de soi une poignée et ranger le reste dans le coffre. Conduire fenêtre grande ouverte pour pouvoir cracher les noyaux.
    Nettoyer la terrasse de fond en comble et repeindre en blanc le fer forgé rouillé de la pergola et en bleu la petite lanterne qui l’éclaire le soir.
    Se baigner, enfin.
    Préparer les premiers poivrons à l’huile de la saison.
    Manger un couscous en famille.
    Poursuivre la lecture de la correspondance des Soeurs Brontë, deux à trois lettres par soir et savoir, par une lettre dans laquelle elle en parle, qu'une amie va faire de même.
    Relire le début des Hauts du Hurlevent qu’on avait lu quand on avait quinze ans.
    Terminer Foutez-vous la paix, de Fabrice Midal et l’offrir à quelqu’un.
    Marcher le long de la corniche de Tamaris et remonter par le chemin du Manteau parce qu’il est bien ombragé.