Ce poème d’Aragon, Un jour, un jour, déjà publié ici par deux fois. Jean Ferrat l’a merveilleusement chanté.
Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l'avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d'idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
jean ferrat
-
Humanités.
-
La musique de la semaine.
Lundi, Bourvil, La tendresse…. On peut vivre sans richesse / Presque sans le sou / Des seigneurs et des princesses / Y'en a plus beaucoup / Mais vivre sans tendresse / On ne le pourrait pas / Non, non, non, non / On ne le pourrait pas
Mardi, Leny Escudero, Pour une amourette… Pour une amourette qui passait par là…
Mercredi, tout à trac grâce à Denisa Kerschova qui propose une fabuleuse chronique « Drôle de Dames », Gigi l’amoroso, de Dalida.
Jeudi, dans la même rubrique, Catherine Sauvage, qui chante Garcia Lorca, la Chanson de Belise et la Chanson de la patience. Décider de consacrer une prochaine semaine à réécouter Catherine Sauvage car c’est vraiment beau.
Vendredi, toujours la rubrique "Drôle de Dames", Yvette Guilbert : Madame Bouton et Madame Boudin. Trop génial ! Et le reste de la journée est consacrée à Jean Ferrat, qui manque tellement : Un jour, pourtant, un jour viendra, couleur d’orange…