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  • Passer l’après-midi avec Ariane.

    Passer l’après-midi au cinéma, avec près de 300 élèves, pour regarder Les Héritiers et écouter ensuite Ariane Ascaride répondre chaleureusement et simplement à toutes les questions qu’on lui pose. L’entendre dire à cette assemblée joyeuse et bigarrée de jeunes qu’ils ne doivent pas s’insulter les uns les autres, qu’ils ne doivent pas grandir les uns contre les autres mais les uns avec les autres, parce qu’ils sont formidables, parce qu’ils ont des atouts, parce qu’ils sont la France.

  • Transmettre.

    Faire écouter à quelques jeunes gens, ces vers de Louis Aragon chantés par Jean Ferrat après leur avoir donné le texte sur une feuille blanche. Leur expliquer pourquoi on aime ce poème, pourquoi il nous parle, pourquoi on voudrait qu’il leur parle, pourquoi on est ému et touché en plein cœur de sa triste actualité, et pourquoi, à jamais, la poésie est une nécessité vitale.

    Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
    Sa protestation ses chants et ses héros
    Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux
    A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime
    Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
    Emplissant tout à coup l'univers de silence
    Contre les violents tourne la violence
    Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue
    Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
    Un jour de palme, un jour de feuillages au front
    Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
    Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
    Ah je désespérais de mes frères sauvages
    Je voyais, je voyais l'avenir à genoux
    La Bête triomphante et la pierre sur nous
    Et le feu des soldats porte sur nos rivages
    Quoi toujours ce serait par atroce marché
    Un partage incessant que se font de la terre
    Entre eux ces assassins que craignent les panthères
    Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché
    Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
    Un jour de palme, un jour de feuillages au front
    Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
    Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
    Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle
    Des manières de rois et des fronts prosternés
    Et l'enfant de la femme inutilement né
    Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
    Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
    Le massacre toujours justifié d'idoles
    Aux cadavres jetés ce manteau de paroles
    Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
    Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
    Un jour de palme, un jour de feuillages au front
    Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
    Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche