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  • La question du lundi. Notes.


    Dans Papiers collés, Georges Perros présente ses notes. Ce n’est pas un journal, daté avec précision, rendant compte parfois du déroulement des jours. Ce sont des plutôt des idées, des notes, prises parfois à la volée, parfois pas du tout, écrites avec application, peut-être pour faire le point. A propos de tout. Des livres, des lieux, des gens. Tout le temps, noter. Le matin, le soir, dans un café, en attendant…

    Comment ?

    "... Pour ne rien perdre de cette incessante lecture, tout m'est bon - bouts de papier, souvent hygiénique, tickets de métro, boîtes d'allumettes, pages de livre. J'en suis couvert."

    D’où la question du lundi : Prenez-vous des « notes » d’une façon régulière sur ce que vous voyez, ce que vous lisez, ce que vous entendez, de ce qui vous interroge? Des notes pour vous souvenir de quelque chose ?



    Georges Perros, Papiers collés, I, L'Imaginaire, Gallimard, 1986.

  • Moisson du 28 août 2021.


    Traverser la rade en bateau sous un soleil magnifique et un vent léger qui permettent à chaque détail du paysage d’être d’une grande précision : les soubresauts transparents des vaguelettes, les escarpements dentelés du Mont Faron.

    A la Médiathèque Chalucet, rendre les livres lus, récupérer les livres à lire, papoter avec la bibliothécaire.

    Sur le cours Lafayette, prendre de la tapenade, des olives, des figues, quelques parts de pissaladière.

    Sur le quai, en attendant le bateau, feuilleter le volume de la correspondance de Robert Walser qui contient quelques fac-similés de lettres manuscrites ; l’écriture est parfois sage, d’autres fois non, plus agitée ou du moins plus pressée ; les derniers mots et la signature sont le plus souvent au bas de la page, mais aussi parfois en haut ou encore sur les côtés de la feuille. Concentrée sur le livre, on n’a pas remarqué que le départ du bateau est imminent et on entend la voix de la batelière qui s’est approchée pour demander : « C’est pas la ligne N que vous prenez, vous ? Parce que le bateau va partir… » On dit merci, on ferme le livre en le claquant, on ramasse les sacs de courses et de livres et du dos et on monte à bord.