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  • Floraison, remercier l’eau, prendre soin, en compagnie des escargots toujours

    Floraison des bougainvillées pourpres, des plumbagos bleu ciel, des agapanthes également bleues mais également échevelées, des hautes petites fleurs blanches qui se balancent dans le vent, des cistes, des oxalis. Les jours vont continuer à rallonger pour encore presque un mois.

    Le compagnonnage avec les escargots se poursuit quasiment chaque matin, près du robinet du tuyau d’arrosage. Celui-ci, très ancien – il faudra penser à le changer – fuit quand on ouvre l’eau. Bien qu’on glisse un petit seau dessous pour récupérer l’eau qui s’échappe du tuyau, la terre se mouille à cet endroit-là et elle conserve un peu d’humidité. C’est donc là que sont les petites bêtes à cornes le matin.
    C’est émouvant de constater combien elles la recherchent, cette eau précieuse qui vient du puits. Et quelle intelligence d’avoir compris et le lieu et le rythme des arrosages matinaux ! C’est aussi pour les animaux qu’il ne faut pas user de l’eau n’importe comment : pour eux comme pour nous, il ne faudrait pas qu’elle s’épuise définitivement.
    Il faut prendre soin de l’eau, comme on prend soin des gens et des animaux et des fleurs et des arbres et de toute la vie.
    Quand l’eau sort du puits, on la remercie.
    Comme dit la dame âgée propriétaire des lieux et du puits : c’est de la bonne eau.

  • La préparation de la fête, c’est déjà la fête.


    Ce jour est avant tout un jour ordinaire. Pour certains, ce sera un jour de fête, pour d’autres non. Mais pour nous toutes et tous, il sera à vivre, et c’est cela qui compte pour moi. Je n’ai plus de Maman à fêter. C’est ainsi. C’est ma vie. Je me souviens toutefois que j’ai eu une Maman à fêter alors que d’autres n’ont même jamais pu le faire. Bien sûr, son absence se ressent mais il s’agit de ne plus jamais vivre dans le ressassement de ce qui fut ou de ce qui aurait pu être, pas plus que dans l’idée que c’est mieux chez les autres qui ont forcément plus de chance, et encore moins que tout peut être parfait, soi-même ou ce qu’on vit.

    Bachelard disait : La préparation de la fête, c’est déjà la fête.

    Combien de fêtes ai-je eu ! Car j’ai tellement envie d’aimer et j’aime ! Fêtes des Mères, fêtes des fleurs, fêtes des livres, fêtes des amis, fêtes de famille, fêtes de la pluie, fêtes des bains de mer, fêtes des gâteaux au chocolat, fêtes du pain, et, tout dernièrement, fête de la première courgette du potager.

    Voici un souvenir de fête des Mères alors que j’avais un douzaine d’années. J’avais pu acheter à Maman une jolie paire de boucles d’oreilles ; minuscules. Elle aimait les boucles d’oreilles mais j’étais soumise aux diktats du monde et, mon achat en main, j’en ai eu honte car je ne l’ai pas trouvé assez voyant. Alors, j’ai eu l’idée de l’emballer. Une fois, deux fois, trois fois... J’ai fait le tour des commerçants et des voisins, expliquant que je voulais faire une surprise à ma mère, demandant si on pouvait emballer mon cadeau.

    Peu à peu, j’ai oublié mon premier sentiment et j’ai vécu une immense joie à chaque nouvelle belle feuille ou pas puisqu’à un moment j’ai mis une feuille de papier journal. Je n’ai reçu aucun refus de ceux à qui j’ai demandé. Ils étaient heureux, eux aussi, de préparer cette fête et de participer à cette surprise. Ainsi, de papier d’emballage en papier d’emballage, le paquet cadeau est devenu bien gros. Cette préparation de la fête était une fête comme le fut l’ouverture du paquet lui-même, joyeuse et ponctuée de cris d’étonnement et de rires. Encore ! Il y en a encore !

    Je vous souhaite de vivre cette journée comme la préparation d’une fête. Comment sera-t-elle ? On ne sait pas. Sera-t-elle ? On ne sait pas. Peut-être que oui, peut-être que non. Quand ? On ne sait pas. Quoiqu’il en soit, pour bien la préparer puisqu’elle est déjà dans notre cœur si nous acceptons de vivre sans rien de factice, regardons autour de nous le bon, le beau, le bien. Le reste attendra.