Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

prendre soin

  • Silence plein.


    Ici, il y a des couloirs partout.
    De longs couloirs sans une seule fenêtre pour accéder aux chambres dans lesquelles on entre aussi par un couloir,
    de quelques pas seulement mais couloir quand même,
    ce qui oblige,
    si on veut juste en passant faire un petit coucou,
    à frapper fort à la porte,
    entrer dans la chambre,
    avancer d’au moins quatre pas pour dépasser le mur
    derrière lequel il y a la salle de bains
    avant de voir enfin
    le lit,
    la table roulante,
    le Fauteuil et,
    en fonction de l’heure de la journée,
    celui ou celle qu’on veut saluer
    soit dans le Fauteuil
    soit déjà dans le lit car il est 17H passées.
    C’est pourquoi c’est la joie quand
    après un transfert du lit au fauteuil roulant
    ou du Fauteuil au fauteuil roulant,
    après avoir suivi un long couloir ou deux et emprunté l’ascenseur,
    on peut aller au dernier étage
    au bout duquel se trouve la grande pièce claire qui n’a presque pas de murs
    et qu’il est même possible,
    oui, certains jours c’est possible,
    d’ouvrir ces baies pour s’installer dehors,
    sur la terrasse qui permet de voir jusqu’à l’horizon la mer qui danse.
    Alors, on reste
    dans le silence plein
    d’un moment ensemble.
    Ce silence bien au-delà des mots.

  • Hiver, lectures en cours.


    Hiver : Ne l’avait-on pas oublié ? Peut-être. Oublié le bruit du pas sur le chemin tout givré ; ce blanc tout autant laiteux que transparent sur les feuilles et les lichens, les longs alignements de vignes pétries par le froid et même la mer qui se blottit tout contre l’horizon car il est plus au Sud.

    Lectures en cours : « L’habitude d’être », de Flannery O’Connor, un ensemble de correspondances ; déjà lu mais il est bien de revenir à cette auteure magistrale. Poursuite de « La Clinique de la dignité », de Cynthia Fleury ; lecture longue car elle est aussi évocatrice de ces moments vécus il y a des années pendant lesquelles il fallait se battre, justement, pour préserver la dignité de ceux dont on prenait soin.