Ici, il y a des couloirs partout.
De longs couloirs sans une seule fenêtre pour accéder aux chambres dans lesquelles on entre aussi par un couloir,
de quelques pas seulement mais couloir quand même,
ce qui oblige,
si on veut juste en passant faire un petit coucou,
à frapper fort à la porte,
entrer dans la chambre,
avancer d’au moins quatre pas pour dépasser le mur
derrière lequel il y a la salle de bains
avant de voir enfin
le lit,
la table roulante,
le Fauteuil et,
en fonction de l’heure de la journée,
celui ou celle qu’on veut saluer
soit dans le Fauteuil
soit déjà dans le lit car il est 17H passées.
C’est pourquoi c’est la joie quand
après un transfert du lit au fauteuil roulant
ou du Fauteuil au fauteuil roulant,
après avoir suivi un long couloir ou deux et emprunté l’ascenseur,
on peut aller au dernier étage
au bout duquel se trouve la grande pièce claire qui n’a presque pas de murs
et qu’il est même possible,
oui, certains jours c’est possible,
d’ouvrir ces baies pour s’installer dehors,
sur la terrasse qui permet de voir jusqu’à l’horizon la mer qui danse.
Alors, on reste
dans le silence plein
d’un moment ensemble.
Ce silence bien au-delà des mots.