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  • Le carnet des pages du ciel.

    C’est un carnet en moleskine noir, d’un petit format. On l’a choisi car il tient dans le sac ou dans la poche, qu’il s’ouvre bien et qu’on peut le tenir en main facilement pour noter quelques mots.
    Avant lui, on en avait eu un autre qui avait duré très longtemps, trouvé dans une papeterie de Venise. Le format était plus étroit, les feuilles lignées et, surtout, il avait l’avantage de posséder un élastique qui permettait non seulement de le fermer mais de maintenir en place le crayon qui servait à écrire. Il était vraiment pratique, on se le disait souvent. Il y reste quelques pages qu’on utilisera lors de prochaines randonnées puisqu’on l’a laissé maintenant dans le sac à dos, et non plus dans le sac à main. Mais on s’est bien promis, dès qu’on retournera dans la Sérénissime, d’aller dans cette papeterie reprendre un carnet identique ; si du moins il en reste. A moins qu’on passe par Lucca avant où on pourrait retrouver un de ces carnets à la couverture reproduisant en fac-similé une partition de Puccini.
    On sait qu’on va s’attacher très vite au nouveau carnet. On le retrouvera sans hésiter dans le sac ; rien qu’en y plongeant la main on le sentira là et on le tirera dehors à tout moment. Il est dédié aux ciels, mais tant de choses accompagnent le ciel : la musique, les livres, les fleurettes qu’on peut ramasser en passant, un mot auquel on a pensé – hier, par exemple, le mot félicité a surgi et au retour à la maison, on l’a écrit en plein milieu d’une page, après celle d’un ciel précédent, et avant celle d’un ciel prochain, au crayon à papier 3B.



  • Moisson.

    Relever chaque matin sur un carnet les nuances du ciel de l’aube.
    Accepter avec joie la commande de tricoter une paire de petits chaussons pour une petite fille qui naîtra bientôt.
    Refaire la réserve de thé rouge : Marco Polo et Bourbon de chez Mariage Frères.
    Aller chercher à la Médiathèque les livres réservés : le dernier roman de Laurent Gaudé : Ecoutez nos défaites, et l’enquête d’Agathe Raisin : La quiche fatale ; emprunter aussi un très beau livre sur Klee, quoiqu’un peu lourd.
    Recevoir en cadeau de remerciements une jolie jacinthe rose.
    Prendre le temps de s’occuper du tiroir à couverts : le vider, le nettoyer, et bien le ranger.
    Bien avancer la couverture de bébé, en laine d’un rose tendre moucheté de blanc.
    Hésiter, sur le port de Sanary, entre des renoncules roses, des jaunes, des anémones rouges et violettes, des alstroemerias orangés, des gerberas blancs, des lys encore bien fermés, des soleils penchés, pour finalement prendre les renoncules jaunes parce qu’elles iront bien dans le vase bleu nuit.