Un soir où le temps s’allonge et se remplit d’ombres, on se dirige vers le rayon poésie pour reprendre un volume de Constantin Cavafis, poète grec que Laurent Gaudé cite dans son dernier livre, Ecoutez nos défaites.
On ouvre ce volume.
On retrouve, justement, ce poème fulgurant :
« Voix sublimes et bien-aimées
de ceux qui sont morts, ou de ceux
qui sont perdus pour nous comme s’ils étaient morts.
Parfois, elles nous parlent en rêve ;
parfois, dans la pensée, le cerveau les entend.
Et avec elles résonnent, pour un instant,
les accents de la première poésie de notre vie –
comme une musique qui s’éteint, au loin, dans la nuit. »
Quelles sont les voix qui pour vous ont les accents de la première poésie de votre vie ? Quelles sont les voix qui vous portent ?
laurent gaudé
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La question du lundi : leurs voix.
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Passer la soirée avec Laurent et Iphigénie
Passer un début de soirée avec Ecoutez nos défaites, le dernier roman de Laurent Gaudé. On va et on vient dans ces batailles dont l’Histoire est jalonnée. On y rappelle, presqu’au début, la triste histoire d’Iphigénie, sacrifiée par son père.
On se souvient du volume de Racine, Théâtre choisi, édition Larousse, qui comprend Bérénice, Bajazet et Iphigénie. On va le chercher. On le feuillete et la soirée se passe avec Agamemnon, Achille, Clytemnestre, … et tout ce petit monde qui discute si un père peut tuer sa fille pour que le vent se lève et pour qu’il puisse aller faire la guerre.
Mais où est le volume d’Euripide ?