Il y a quelque temps, discuter budget avec une jeune femme qui, comme beaucoup, tire la diable par la queue. Se permettre de lui donner des conseils car on a maintenant un certain âge ; lui montrer comment on fait soi-même, avec un tableau récapitulatif, à la fois mensuel et annuel ; lui expliquer comment on a appris à anticiper, à réduire les dépenses inutiles, à payer au maximum en espèces sonnantes et trébuchantes car on prend en début de mois « l’argent du ménage ».
La voir arriver un jour avec une feuille de papier sur lequel elle a fait son budget, et la sentir, en dépit des difficultés inhérentes à la vie d’aujourd’hui, un peu plus détendue. Et lui dire qu’elle peut continuer à en parler, si elle le souhaite, car cela ne nous dérange pas. Et qu'elle arrivera, on en est sûr, à mettre un peu d'argent de côté.
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Passer la soirée avec un bon roman : Le bal mécanique
Passer la soirée (non, en fait, plusieurs soirées, ainsi qu’une longue matinée) avec Le bal mécanique, de Yannick Grannec. Ah, voilà un bon gros roman, avec des personnages à foison, des personnages qui ont du corps, une histoire, un avant, un après, des émotions, des paroles, des silences ; et il y a le temps qui passe, et on revient en arrière, et on repart vers après : un roman qui ne se lit pas en deux temps trois mouvements, un roman qui ouvre sur le monde, plutôt que de lorgner du côté du nombril d’un auteur, un roman dont on interrompt souvent la lecture pour aller chercher dans la bibliothèque d’autres livres.
Ainsi, un soir, on a près de soi tout l’œuvre peint de Paul Klee, un livre sur Otto Dix, un autre sur le Bauhaus, et encore un autre, et un autre, et on fait une liste car on ira à la médiathèque voir un peu ce qu’il y a sur le sujet, etc.