Un matin, il est très tôt et il fait très froid, on est au milieu des vignes, jouer à casser du bout de la canne la glace des flaques d’eau.
Sur les pentes du Fenouillet, cueillir une brassée de laurier. On en mettra dans la cuisine, bien sûr (soupe, riz, bœuf aux carottes, …) mais aussi dans les placards pour inciter les mites d’aller voir ailleurs.
Un après-midi tricot, se souvenir de la technique du joint russe et arriver à le refaire.
Feuilleter encore une fois un livre sur l’œuvre de Brueghel qu’on aime tant.
Faire un grand ménage dans une boîte mail.
Rire.
Se débarrasser de quelques boulets.
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Pages du ciel.
Le jour se lève.
Est-ce la saison qui veut que les aubes soient de ce rose-là quand le basculement de la nuit au jour se fait en un fragment de temps ?
Tout est léger alors dans la nuée.
C’est beau.
C’est un instant.
Les nuages affluent ensuite, certains vivement, d’autres à la traîne. Le plus délicatement possible, ils participent à la fête du renouveau quotidien en posant çà et là quelques impastos afin de rendre ce rose plus brillant que tout.
C’est encore plus beau.
C’est juste le temps d’un souffle car le soleil alors se lève et met ses éclats dans les éclats de l’aube.
Il fait grand jour alors.