Parmi la pile de livres à lire, voilà qu’on attrape, un après-midi pluvieux, Etés anglais, d’Elizabeth Jane Howard, le tome 1 de la saga des Cazalet, emprunté deux jours avant après une attente de plusieurs mois tellement la liste de réservations est longue.
C’est un régal qui commence. L’histoire se déroule en Angleterre, il y a une foultitude de personnages (l’auteur a gentiment fourni une liste en début de volume), bref, on s’installe dans le livre, on y plonge et, à mi-volume, la question se pose s’il ne faudrait pas ralentir un peu la lecture pour ne pas quitter trop vite tout ce petit monde. A ce moment-là, on s’arrête sur le mot saga. Saga… Il y aurait plusieurs volumes ? Oui ! Mais, las, il est indiqué « A paraître »… Qu’à cela ne tienne, il est grand temps d’aller fureter dans les rayons des médiathèques pour voir ce qu’il en est. Voici un premier cadeau de Noël : le tome 2, A rude épreuve, est paru et il est disponible là, il faut juste cliquer ! C’est fait ! Normalement, on devrait pouvoir le récupérer assez vite. En plus d’avoir cliqué, on confirme par mail et on téléphonera à la première heure de l’ouverture mardi.
Car rien n’est plus agréable à lire que ces histoires en plusieurs tomes, chaque tome étant bien épais et bien lourd.
D’où la question du lundi : Et vous, préférez-vous lire des romans courts, ou bien appréciez-vous les sagas qui vous tiennent en haleine parfois plusieurs mois de suite ?
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Les appuis
Parlez-nous d’elle
de lui
d'eux
Les fronts se plissent
Les mains s’appuient sur les masques au niveau des joues
au niveau des bouches aussi
pour se rappeler qu'elles sont là ces lèvres cachées
Puis se posent sur les genoux ou sur la table
Et comme elles ont appris, les mains, qu'on ne reste jamais les mains vides et ballantes
Elles tortillent un mouchoir
Chassent une poussière invisible
Remettent une mèche de cheveux derrière une oreille
Alors vient le silence car on n'a pas de mots
mots masqués bouches masquées
Alors viennent les larmes
Des larmes
Et encore des larmes
Et du silence et des mains posées sur les genoux ou agrippées sur le rebord de la table
Elles tremblent maintenant
Et des épaules qui s’affaissent
Et du temps offert pour les larmes qui coulent
Excusez-moi
Non ne vous excusez pas c’est normal de pleurer
Et c’est bon de pleurer
Maintenant
Demain
Après-demain
Toujours certainement
Il ne faut pas hésiter à laisser les larmes couler
Elles sont là pour ça
Et on est ensemble
Pour pleurer
Pour se taire
Un jour on parlera peut-être peut-être pas
On sert un café dans une jolie tasse
On sort le sucrier qui ne sert presque jamais mais oui ça fait joli
Et les petites cuillères tintent contre la porcelaine
Elles sont le chant
On a tout notre temps pour pleurer
Dehors le ciel est tout gris
Les fenêtres sont fouettées de pluie
Quelqu’un dit
Alors même le ciel pleure aussi
Quelqu’un répond
Eh oui !
Et les mots arrivent les uns après les autres goutte après goutte