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les appuis

  • Les appuis.


    C’est pas facile la vie.
    On espère que tout aille bien.
    On le croit on en est persuadé
    A force de le répéter tout le monde sera gentil c’est sûr si on est gentil aussi
    On sourit
    On chante
    On donne
    On aide
    Tout ça tranquillement
    Tout ça avec confiance
    On y croit
    Et puis
    Il pleut très fort
    Les mots pleuvent aussi très fort
    Amers car ils montrent l’amertume
    Durs car ils montrent la violence
    Sifflants car ceux qui les disent les veulent comme des balles meurtrières
    Mais pourquoi ?
    Pour un pouvoir quelconque
    Dans un petit espace
    Dans un petit moment
    Dans une petite cour
    Devant la muraille de la malveillance
    S’expliquer est inutile et on ne voudrait pas puiser dans les mots des méchants
    Prouver quoi que ce soit est inutile
    Car de toute façon rien ne serait entendu
    Alors partir
    Après on sera tranquille
    Un pas deux pas trois pas
    Epaules tombantes
    Mais non
    Pourquoi donner à autrui le pouvoir sur le reste de la notre vie ?
    Se redresser
    S’appuyer sur soi-même alors
    Puiser en soi de la force et du courage et des sourires
    Rester debout
    Continuer
    Autrement
    Parce qu’on est libre
    La liberté est un appui
    Elle a été choisie en son temps
    Elle permet de choisir ce qui est bon pour soi-même même quand ce n’est pas facile.

  • Les appuis


    Parlez-nous d’elle
    de lui
    d'eux
    Les fronts se plissent
    Les mains s’appuient sur les masques au niveau des joues
    au niveau des bouches aussi
    pour se rappeler qu'elles sont là ces lèvres cachées
    Puis se posent sur les genoux ou sur la table
    Et comme elles ont appris, les mains, qu'on ne reste jamais les mains vides et ballantes
    Elles tortillent un mouchoir
    Chassent une poussière invisible
    Remettent une mèche de cheveux derrière une oreille
    Alors vient le silence car on n'a pas de mots
    mots masqués bouches masquées
    Alors viennent les larmes
    Des larmes
    Et encore des larmes
    Et du silence et des mains posées sur les genoux ou agrippées sur le rebord de la table
    Elles tremblent maintenant
    Et des épaules qui s’affaissent
    Et du temps offert pour les larmes qui coulent
    Excusez-moi
    Non ne vous excusez pas c’est normal de pleurer
    Et c’est bon de pleurer
    Maintenant
    Demain
    Après-demain
    Toujours certainement
    Il ne faut pas hésiter à laisser les larmes couler
    Elles sont là pour ça
    Et on est ensemble
    Pour pleurer
    Pour se taire
    Un jour on parlera peut-être peut-être pas
    On sert un café dans une jolie tasse
    On sort le sucrier qui ne sert presque jamais mais oui ça fait joli
    Et les petites cuillères tintent contre la porcelaine
    Elles sont le chant
    On a tout notre temps pour pleurer
    Dehors le ciel est tout gris
    Les fenêtres sont fouettées de pluie
    Quelqu’un dit
    Alors même le ciel pleure aussi
    Quelqu’un répond
    Eh oui !
    Et les mots arrivent les uns après les autres goutte après goutte