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  • Chalamov, violettes, deux chevaux tranquilles.

    Quelques vers de Chalamov dans Cahiers de la Kolyma (1) (région de Sibérie où le poète était en exil dans un goulag) :

    C’est que j’aime toujours à l’aube
    Plus pure qu’une aquarelle
    Le reflet laiton de la lune
    Et le trille des alouettes

    Quelques violettes sur les bords du sentier dans la forêt. Plus loin, des tapis d’hepatica triloba.

    Deux chevaux tranquilles dans leur vaste pré qui se rapprochent aimablement de la barrière une fois qu’on les a salués afin de saluer à leur tour.


    (1) Varlam Chalamov, Cahiers de la Kolyma et autres poèmes, Ed. Maurice Nadeau, 2016, p. 54.

  • Présent éternel, bouquets de sauge et mimosa, graines de bignone.

    Vivre chaque matin comme si c’était un premier matin, du monde ou de sa propre vie, peu importe ; comme ça, les possibilités sont infinies. C’est ainsi qu’il faut vivre : avancer avec les moyens qu’on a, les certitudes qu’on a, les contraintes et les libertés qu’on a, en se disant qu’en fait, on commence. On vit alors dans un présent éternel.

    Admirer sur la table un gros bouquet de sauge et un tout aussi gros bouquet de mimosa que les chats viennent inspecter, circonspects devant ces parfums venus d’un autre jardin que le leur.

    Recevoir de multiples graines de bignone. Imaginer les feuilles, les tiges, les fleurs ; un foisonnement qui peut être infini : il suffit de planter ces graines qui semblent encore plus légères que des ailes de sauterelles.