Prendre le temps d’être là parce que quelqu’un a demandé : « S’il te plait, peux-tu être là dimanche après-midi, ne pas me laisser seule ? Répondre, toi, aux questions, car je suis fatiguée et toi tu pourras répondre pour moi. »
Arriver tôt le matin.
Dire : « Bonjour ! ».
Faire le tour de tous. Déposer ça et là quelques clémentines ou quelques papillotes.
Aider pour boire ; pour manger, en coupant la viande en petits bouts, et le pain aussi.
Aller chercher du café pour ceux qui en veulent.
Attendre patiemment en tricotant, en lissant les draps, en remontant un oreiller, en tenant la main, en brossant les cheveux, en passant de l’eau de Cologne sur le front, les joues et le cou, en retrouvant un chargeur de téléphone perdu dans les plis de la couverture, en lisant le programme de télé.
Etre là quand il faut.
Etre là pour répondre aux questions comme on nous a demandé de le faire.
Après, rester là, jusqu’à ce que la nuit soit tombée.
Raconter les illuminations de la ville.
Partir quand le souffle est redevenu paisible.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 350
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Etre là.
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Quelques pas sur le sable.
En partant le matin, longer la plage de Bonnegrâce et admirer le ciel de l’aube, bleu de Prusse, violet, rose et gris.
S’arrêter et descendre de voiture.
Faire quelques pas sur le sable pour entendre la musique des douces vaguelettes qui vont et viennent sur les cailloux brillants.