Prendre son courage à deux mains.
Attraper la pile de courriers divers et variés, qui ne sont ni des lettres d’amis très chers, ni de jolies cartes qu’on aime poser sur la vitrine.
Trier.
Par personne.
Par thème.
Par mois, ou par trimestre, c’est selon.
Souvent par ordre chronologique croissant.
Classer ce qui doit l’être dans la grande boîte métallique, ou jeter, c’est selon aussi.
Jeter systématiquement les enveloppes.
Pousser régulièrement les chats qui souhaitent participer, ce qui ralentit la manœuvre et peut produire de nouveaux désordres.
Répondre à ce qui demande réponse, même si on est en retard.
Admirer enfin la petite pile d’enveloppes à poster et soupirer d’aise devant le dessus du bureau bien net.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 392
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S’occuper des papiers administratifs.
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Voici revenu le temps des confitures.
Les fraises commencent à abonder dans le panier de l’Amap.
La belle barquette du jour est remplie de très jolis rubis qui font flotter dans l’air un doux parfum, très légèrement sucré.
Au moment de la déposer délicatement au dessus des blettes, du persil, du cerfeuil, de la coriandre, de la laitue, des fenouils, des radis, de l’ail frais, et des artichauts, s’entendre proposer :
- Tu veux des fraises pour la confiture ?
Bondir de joie et récupérer d’autres barquettes aux fruits plus sombres et moins parfaits mais dont le parfum est bien plus odorant.
Rentrer avec ce trésor, le poser sur le plan de travail, et avant toute chose, équeuter les fruits, les mettre au sucre dans le grand saladier qu’on a redescendu du dessus du placard où il était sagement resté depuis la fin de l’été, les recouvrir d’un grand torchon blanc et laisser tout cela se reposer.
Imaginer déjà l’odeur dans la cuisine demain matin…
Imaginer quand la confiture cuira….
Imaginer quand les pots seront pleins…
Vivement demain, après-demain, et les jours où, comme d’habitude, on donnera les confitures.